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Conso : plus cher pour les femmes


Mardi 4 Novembre 2014





Selon une récente étude effectuée par le collectif les Georgette Sand et reprise hier, dans Le Parisien, les produits destinés aux femmes seraient plus chers que ceux pour les hommes.


Conso : plus cher pour les femmes
La parité a la peau dure. Selon une étude publiée hier dans Le Parisien et menée par le collectif Georgette Sand, les produits destinés aux femmes, comme les produits d’hygiène, coûtent plus cher que leurs homologues en version masculine. La parité, un objectif inatteignable ? À travail identique, il semblerait qu’en France, les femmes soient moins bien rémunérées que les hommes, de l’ordre de 27% en moins. Si elles occupent 82% des emplois à temps partiel, le revenu moyen des hommes non salariés est de 40% supérieur à celui des femmes. Voilà pour les chiffres.

En plus, au supermarché, elles se font aligner. C’est en effet ce qui ressort de l’enquête conduite par ce collectif, qui regroupe « des filles et des garçons, qui travaillent dans le numérique, la santé, l’humanitaire, le droit, les médias, l’ingénierie, la médecine, le sanitaire et social, l’économie sociale et solidaire, la vente, l’administration. » Les membres sont donc allés se promener dans les supermarchés. Pour eux, il y a comme une « taxe invisible » apposée sur les produits de consommation courante destinés aux femmes. Cette taxe a vite été rebaptisée Woman Tax pour What Gendered Pricing Cost Women, autrement dit : « une taxe femme, une taxe rose », précise un membre du collectif à 20 Minutes.fr.

Certes, mais à quoi sert-elle, cette taxation spécifique aux femmes ? Pour le collectif Georgette Sand, c’est du « marketing de genre. » La Woman Tax, représenterait ainsi « une différence de prix sur des produits ou des services similaires voire identiques non justifiée et rendue notamment possible par l’hyper segmentation du marché qui tend à empêcher la comparaison des prix (…) En segmentant ainsi le marché entre filles et garçons, le marketing genré (au secours) véhicule des stéréotypes, pousse à la surconsommation et inflige une taxation spécifique aux femmes. » Bien, bien, bien. Il reste que payer plus pour un produit équivalent est anormal. En revanche, les raisons d'un tel écart restent à éclaircir.

Dans les faits, tout serait plus cher pour les femmes : coiffeur, teinturerie, produits de consommation courante… Un exemple, à Monoprix, enseigne pile dans le collimateur du collectif, un déodorant d’une marque classique affiche 4,15 euros pour une femme et 4,11 euros au rayon homme, pour le produit équivalent. Les femmes payent 1,80 euros pour 5 rasoirs jetables Monoprix et les hommes, 1,72 euros pour 10 rasoirs Monoprix. Oui, mais alors, sans faire l’avocat du diable, il y en a plus non ? Bon, encore un exemple : les femmes payent 2,87 euros pour 200 ml de gel de rasage, les hommes payent 2,39 euros. Depuis quand les femmes se rasent-elles ? Ce n'est pas la question.

Selon le collectif précédemment cité, Monoprix profiterait du fait que les produits d’hygiène pour femmes et hommes soient situés dans des rayons différents pour appliquer des tarifs distincts. Au pressing, on n’est pas à Monoprix, mais on demandera en moyenne 5 euros pour une chemise pour femme contre 4 euros pour une chemise pour homme…

La publication de ces chiffres dans Le Parisien d’hier a eu un effet boeuf : Pascale Boistard, la secrétaire d’État aux Droits des Femmes, s’est immédiatement emparée du dossier. Elle aurait par ailleurs demandé au ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, de recadrer cette « injustice » si elle était prouvée. Ce dernier a lancé une enquête sur ces écarts tarifaires. Aux États-Unis, rapporte le magazine Forbes, ce type de surcoût coûte aux femmes 1 351 dollars par an, soit 1 100 euros. Dans tous les cas, marketing "gendré" ou marketing de genre, si les femmes ont envie de se raser, qu'elles puissent le faire avec des produits au même prix que ceux des hommes...
 
 




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