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Bien-être

L’imposture et son complexe


Mardi 29 Septembre 2015





Aujourd’hui, on parle beaucoup du syndrome qui consiste à se déprécier sans raison objective. Il s’agit du complexe de l’imposteur. Surtout, il y a des manières d’y remédier.


L’imposture et son complexe
Se trouver nulle. Se trouver moche, se trouver toujours moins bien que les autres. Et encore, j’en passe et des pas mûres. En gros, se dévaloriser sans cesse sans réelle raison, est plus commun qu’on ne le croit. Jusqu’à se pourrir la vie, et avec, celle des autres. Avant d’en arriver là, il y a des manières de réfréner cette manie. Mais d’abord, qu’est-ce que ce syndrome dit de l’imposteur ? Le psychologue Kevin Chassangre, auteur de l’essai, traiter la dépréciation de soi, a répondu à la journaliste de Elle, Laure Leter : le syndrome de l’imposteur ou complexe de l’imposture, est « le sentiment de ne pas mériter la confiance que l’on reçoit ou les responsabilités que l’on nous attribue, malgré une réussite éclatante (…) Le succès se vit dans la peur d’être démasqué par les autres, qui, pense-t-on, nous surestiment. »
 
Ainsi, certaines personnes pensent ne pas mériter leur succès. Ce syndrome entraîne des « sentiments de culpabilité vis-à-vis de la réussite, qui peut difficilement être source de fierté ou de joie. » Mais le syndrome touche d’autres domaines : l’apparence physique, les compétences sociales, les capacités sportives ou intellectuelles. Dans la réalité, cette conviction reflète un profond malaise vis-à-vis de l’opinion positive d’autrui et de sa propre réussite. Cette modestie pathologique, se manifeste par une impression de ne pas être à la hauteur, de tromper son monde, qu’il soit professionnel, social ou familial.
 
Conséquences ? Les personnes qui souffrent de ce syndrome, ressentent « une grande anxiété, des doutes, qui conduisent à se fixer des objectifs toujours plus élevés, parfois jusqu’à l’épuisement, afin de prouver aux autres et à soi-même qu’on est à la hauteur. » Au quotidien, on risque le burn-out, on est en pleine détresse psychologique. Pour tenter de lutter contre ce syndrome, des personnes peuvent également adopter des comportements inadaptés, comme la procrastination à outrance, ou un perfectionnisme pathologique. Dans tous les cas, ce complexe constitue une barrière qui empêche d'exprimer son véritable potentiel. En effet, il « invite à privilégier les postes ou les tâches en dessous de ses capacités. »
 
Souvent, ce sentiment est profondément enraciné dans l’histoire personnelle de chacun. Par exemple, explique Kevin Chassangre à Elle : « un enfant perçu comme parfait, entretenu dans l’idée qu’il était en mesure de tout réussir, peut à l’âge adulte croire qu’on l’a surestimé quand il se trouve confronté à l’erreur ou à l’échec. » Heureusement, il y a des manières de désamorcer ce complexe. Avant toute chose, il s’agit d’en parler, ou d’oser en parler « pour lui ôter sa puissance qui est entretenue par son aspect secret. » Dans un deuxième temps, il faut apprendre à « s’accorder les mérites des ses réalisations. » Ainsi, ce syndrome va diminuer, ne plus interférer avec le bien-être des personnes qui en souffrent. Au cours d’une thérapie, elles apprendront à « percevoir leur réalisation de façon plus objective, hors du filtre du manque d’estime de soi. » Et enfin, faire la paix avec ce « besoin envahissant d’approbation sociale. »

Traiter la dépréciation de soi, Kevin Chassangre & Stacey Callahan, (Dunod).