Speedy Life
Carrière

Le boum des instapreneuses


Mardi 15 Mars 2016





Pour certaines, du compte Instagram au développement d’un business forcément lucratif, il n’y a qu’un pas.


Lisa Gachet, fondatrice de Make my lemonade.
Lisa Gachet, fondatrice de Make my lemonade.
On les appelle instapreneuses. Avec le numérique, le vocabulaire s’étoffe : YouTubeuses, instagrameuses et maintenant Instapreneuses. Autrement dit, les entrepreneuses sur Instagram. À l’origine, ces jeunes femmes ouvrent un compte sur Instagram, la plateforme de partage de photos en ligne, ou un blog, par passion pour la déco, la mode, l’art de vivre, le fooding, la beauté. Et puis, pour certaines, le succès prend. Il est porté par d’incontournables followers et le buzz qui va avec.
 
Du coup, le simple passe-temps devient un business à plein-temps. Le site madame.lefigaro.fr revient sur le phénomène, et sur « ces jeunes femmes inspirantes qui, un jour, ont décidé de s’inventer une autre vie professionnelle grâce à Instagram. Et ont ainsi lancé une nouvelle façon de créer son entreprise : sur son smartphone. » À la base, rappelle Le Figaro, le numérique - Instagram, les blogs - « a surtout représenté pour elles une fenêtre sur le monde. Le moyen d’explorer et de partager une passion - le do it yourself, l’amour d’une ville étrangère… »

Ce qui pouvait être à l’origine, une démarche hasardeuse ou d’amatrice, s’est transformé en véritable miracle économique. Notamment, sous l’impulsion des followers, vite regroupés en communauté, « accros à leur style, voire leur lifestyle. » Des fans qui s'en font sans cesse l'écho sur les réseaux sociaux. Des acteurs à part entière dans la construction du succès.

Pour beaucoup d'instapreneuses, c’est ainsi que leur destin numérique, avec ses codes propres, se dessine. Leur offrant « le luxe d’une vie sur mesure et d’un métier », selon Le Figaro. Car si elles sont suivies, ont un style bien affirmé, les marques commencent à s’intéresser à elles. C’est comme cela que certains comptes Instagram ou blogs deviennent rentables et que les instagrameuses arrivent à vivre de leurs activités.

C’est le principe de la monétisation : les marques « proposent des collaborations - placement de produits sur son compte, respectant un style et une patte ; carte blanche pour évoquer un lancement ou une expérience autour d’un grand nom. » Il est aussi, et de plus en plus question, de participation à un événement privé. Mises en ligne, les photos sont rémunérées, entre « 50 € à 4 000 € selon l’audience », avance Le Figaro.

Résultat, en France aussi, même si encore moins qu’aux Etats-Unis, le réseau social Instagram est devenu « un vrai marché. » À tel point que des agences dédiées se crééent, servant de passerelles « entre les grandes marques (…) et les instagrameurs. » Si la question de l’indépendance se pose, ce qui frappe dans cette nouvelle génération d’entrepreneuses est « la façon empirique, quasi organique, qu’elles ont d’apprendre sur le tas un métier en train de s’inventer » explique Morgane Miel dans Le Figaro.

Philippe Hayat, associé fondateur de Serena, fonds d’investissements pour entreprises innovantes, ajoute : « le digital permet surtout de monter son entreprise de façon moins lourde administrativement, quasi gratuite - un compte Instagram ou un blog coûtent zéro euro -, et de tester des idées en direct. C’est ultra-efficace. » De quoi modifier la physionomie des Girls in Tech, et des business inhérents.