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Malgré des CV identiques, les noms d’origine maghrébine moins retenus par les employeurs


Clarisse Rosius
Mercredi 15 Mars 2017





Un test commandé par le ministère du Travail et réalisé par ISM Corum montre qu’avoir un nom à consonance maghrébine est un véritable obstacle à l’emploi. A qualifications et CV identiques, les employeurs retiennent deux fois plus les candidatures que les testeurs appellent « hexagonales ».


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« Sur les 843 réponses positives reçues en retour de 3 000 candidatures envoyées à une quarantaine de grandes entreprises françaises pour des postes d’employés et de managers, 36 % favorisent le candidat dit « hexagonal », 16 % le candidat « maghrébin », soit 20 points d’écart selon le résultat d’un testing mené par ISM Corum pour le ministère du Travail » commence Inegalites.fr.

L’opération est simple, des candidatures identiques pour ce qui est des diplômes, des adresses et avec mention de la nationalité ont été envoyées en réponse à des annonces d’emploi déposées. Envoyées par deux les candidatures identiques avait pour seule différence le nom, l’une avec un nom d’origine maghrébine, l’autre de consonance plus traditionnelle. Une centaine de noms ont été utilisés avec, à titre d’exemple, Malika Sayed et Fayçal Brahim contre Céline Parmentier et Guillaume Clerc.

« L’écart est plus important pour les employés que pour les managers : sur les 387 réponses positives reçues pour les postes d’employés, la candidature « hexagonale » est retenue dans 40 % des cas, contre 17 % pour la candidature « maghrébine », soit 23 points de différence. Sur les 456 réponses positives pour les postes de managers, la candidature hexagonale est retenue dans 32 % des cas, contre 16 % des candidatures maghrébines, soit 16 points d’écart » avance le site.

Le résultat est très clair, même si, reconnait le site, « il faut prendre ces données avec précaution : il s’agit d’une expérience menée dans un petit nombre de grandes entreprises privées (40) sur quelques offres spécifiques (en particulier des postes d’employés et de managers). Une part de l’écart tient aussi au fait que le recruteur choisit un CV plutôt qu’un autre sans même que ce choix soit basé sur un critère de discrimination en particulier (le premier CV venu, le hasard…). Cela dit, au total, plus de deux fois plus de candidatures « hexagonales » sont favorisées par rapport aux candidatures « maghrébines ». Ce chiffre montre l’étendue des préjugés qui persistent. Et pour celles et ceux qui en font l’expérience, la violence de cette discrimination est extrême : elle heurte la valeur fondamentale de l’égalité entre citoyens. »




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