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Mimi Mirliton


Lundi 11 Janvier 2016





Info ou intox ? La réalité que donne à voir la bogueuse et auteur culinaire Mimi Thorisson, est-elle la vraie vie, ou une mise en scène pour le compte d’Instagram ?


Sept enfants dont deux d’occase, une vingtaine de chiens, des plats qui ont l’air à tomber, une bâtisse dans le Médoc tout droit sortie d’un Elle Déco, des bambins d’une pub Bonton… Autour, s’agite le chef d’orchestre, la bogueuse et auteur culinaire Mimi Thorisson. À 42 ans, physique hautement photogénique, la franco-chinoise a l’air de sortir d’une boîte. Avec son blog Manger, son compte Instagram, son livre, À la table de Mimi (Random House, traduit en 9 langues) et ses 200 000 followers, elle a gagné ses galons « d’influenceur digital ». Mieux, en un temps record, elle est devenue « l’une des vedettes de la cuisine française aux États-Unis », rapporte M le Magazine du Monde. Oui mais, tant de perfection est-il possible ? Ou est-ce une illusion passée au filtre d’Instagram ?
 
On est beaucoup à se le demander. À tel point que le psychanalyste et spécialiste du numérique Michael Stora, a expliqué à M : sur les réseaux sociaux, « la vie a l’air de se définir en beau / pas beau. » C’est la raison pour laquelle, Géraldine Dormoy, responsable éditoriale Web de L’Express Styles a écrit sur son blog Café Mode : « j’ai longtemps hésité à aller voir Mimi chez elle, dans le Médoc. Avec son allure de mannequin, son mari islandais qui sait si bien la prendre en photo, sa ribambelle d’enfants adorables, sa kyrielle de chiens et sa cuisine remplie de vaisselle chinée, elle dégageait une telle image de perfection que je me demandais si tout ça n’était pas un peu trop mis en scène pour être vrai. »
 
Géraldine Dormoy a fini par « aller vérifier sur place si le style de vie du clan Thorisson était aussi idyllique qu’il y paraissait. » Elle rassure le lecteur assez vite : dans la salle de bain familiale, « un énorme panier rempli de linge sale. Ouf ! Mimi n’est donc pas complètement bionique, elle aussi a du linge en retard. » Grâce à cette découverte, la journaliste de L’Express Styles résume : « je commence à comprendre que - incroyable mais vrai - Mimi Thorisson pourrait bien être aussi cool en vrai qu’en photo. » À M, autre son de cloche. La journaliste Zineb Dryef  raconte : « dans une pièce toujours fermée (…) le couple stocke ce que vous ne verrez jamais sur ses photos : les poubelles, le lave-vaisselle, les produits ménagers et autres objets rétifs aux filtres Instagram. » Ainsi, Oddur Thorisson, le mari de Mimi avoue : « Je peux déplacer le radiateur pour que la photo soit belle. »

La petite entreprise de Mimi ne connaît pas la crise. Elle est avant tout « une affaire de famille » : « Oddur réalise les photos, ainsi que le design du blog. Nous travaillons en synergie. Les enfants participent aussi. Ils posent en faisant les clowns, mais nous cherchons aussi à les impliquer en leur confiant des tâches et en leur donnant des titres - assistant photo, assistant styliste - pour les responsabiliser », explique Mimi à L’Express Styles. Dans tous les cas, « faire de bons petits plats » rapporte. Grâce aux ventes de son livre, Mimi a pu acheter un ancien hôtel-restaurant. « Avec ses traductions en cinq langues, le contrat international (…) signé avec Random House », le résultat dépasse ce qu’ils auraient pu espérer avec une édition héxagonale. Et dans cette grande maison, les projets ne manquent pas : chambres d’hôtes, ateliers de cuisine... À 2 000 euros par personne les quatre jours d’ateliers, c’est un bon filon.
 
A Kitchen in France, A Year of Cooking in My Farmhouse, Mimi Thorisson (Random House).

Mimi Mirliton




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