Speedy Life
Actu

Réveillonner, moi ? Jamais


Mardi 30 Décembre 2014





À J-1, la posture snob reviendrait à dire que le réveillon est ringard et que le dernier chic est de ne rien faire. Dans les faits, ce n’est pas si simple.


Réveillonner, moi ? Jamais
Et vous demain, vous faîtes quoi ? Rien. Contrairement au mouvement normcore, qui est de se fondre dans la masse, certains veulent se distinguer en faisant différemment. Donc, en ne réveillonnant pas. Depuis quelques années, se dessine une tendance qui consiste à ne pas fêter le réveillon du 31 décembre. Au moins, à le prétendre, et à faire genre. Au rang des postures, les bobos, les branchés, les CSP++ ou les trois à la fois, ont vite fait de rejoindre ce groupe de refusenik.
 
Pourtant, dans les faits, personne n’aime être seul ce soir là. Résultat, les « formules » à l’improviste, à la bonne franquette, à la dernière minute, et dans l’intimité (comme à un enterrement ?) vont bon train. C’est que, explique au Figaro Madame, Dominique Picard, psycho-sociologue : « Nous vivons dans l’idéologie du contact : il faut que notre portable sonne, que l’on ait des followers et des amis sur Facebook. Dire qu’on ne fête pas le nouvel sème le doute, peut susciter de la pitié ou nous mettre en marge du groupe. Alors on sauve la face ». Le conformisme, finalement, quand il nous tient…

S’il est question de conformisme à finalement fêter le 31, refuser de le faire, serait-il une sorte de posture, un ultime petit snobisme ? Il serait intéressant de se demander pourquoi certains ont cette volonté de se démarquer des autres coûte que coûte. Pour Dominique Picard, auteur du Que Sais-je ? Politesse, savoir-vivre et relations sociales, « Il s'agit plutôt d'un anti-conformisme voulu. » La différence est ténue. Et tout cela est peut-être un peu tiré par les cheveux. Des problèmes de riches ? 

À la fois, devoir s’amuser à date fixe est un peu rasoir. Mais la superstition voudrait que le degré de la fête, soit équivalent à l’intensité et à la réussite de l'année qui pointe son nez. « Le réveillon est la porte ouverte à toutes les superstitions. Avec ce marqueur temporel, on tourne une nouvelle page, explique Dominique Picard. On a envie de croire que si le réveillon est réussi, l’année aussi le sera ». Allez, bonne année !

Politesse, savoir-vivre et relations sociales, Que Sais-Je ?, Dominique Picard, (Presses Universitaires de France).
 
 




Dans la même rubrique :
< >

Jeudi 18 Avril 2024 - 14:00 Meta : son abonnement retoqué par l’UE