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Découverte

Les limites de la "Stratégie Océan Bleu"


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Mardi 26 Mars 2013





Dans un contexte de très forte concurrence, W.Kim et R.Mauborgne, qui qualifient l'environnement commercial "d'océan rouge", où le sang des faillites et des restructurations coule à flots, proposent à travers un ouvrage une stratégie porteuse, celle de l’Océan Bleu.


Les limites de la "Stratégie Océan Bleu"
Stratégie Océan Bleu, un concept séduisant

Le concept stratégique Océan Bleu remet en cause les approches des entreprises, face à la concurrence de plus en plus rude. En opposition aux stratégies de Michael Porter, qui se veulent génériques, la stratégie Océan Bleu prône l'innovation dans la valeur des produits. Cette théorie, écrite par deux professeurs de l'INSEAD, met en exergue le caractère non immuable des principes stratégiques d'une entreprise, et relève le fait que ces dernières ne sont pas condamnées à appliquer indéfiniment les mêmes modèles. Elle s’appuie donc sur le concept d'innovation-valeur, dont l'objectif est de délaisser les océans rouges, où la concurrence est trop forte, pour aller vers des océans bleus, avec peu, voire aucune concurrence. Séduisant, mais pas évident à mettre en place, surtout pour les entreprises déjà installées sur le marché.

Les Start up, porteuses du concept Océan Bleu

Les auteurs de la théorie Océan Bleu refusent de considérer que les seules alternatives pour percer, sur un marché concurrentiel, soient l'arbitrage entre la différenciation et la domination par les coûts, ainsi que la vente d'une innovation à coût plus élevé qu'un produit ou service banal. Ils prônent à l’inverse la création de nouveaux marchés. En d'autres termes, l'innovation ne doit pas se contenter d'être le moteur d'optimisations de produits, mais doit conduire à l'émergence de nouveaux marchés où la concurrence est faible, voire absente. Une telle stratégie comporte bien des risques, et nécessite des investissements que la majorité des entreprises n’est pas prête à fournir. Car, aussi séduisante que soit la théorie Océan Bleu, elle a tout de même des limites. Seules les Start up peuvent se permettre d'être plus audacieuses que les entreprises déjà en place, car elles n'ont pas plus à perdre qu'avec un autre modèle.

Ce qui freine les entreprises

Il est vrai que le concept d'innovation-valeur qui consiste à créer des marchés sans concurrence peut paraître séduisant, mais il s'avère couteux et risqué. Dans leur dynamique d'innovation, les entreprises ont tendance à rester sur des secteurs connus, qui malgré leur manque de performance et leur faible rentabilité, représentent une sécurité économique. De plus, supprimer des branches d'activités est synonyme de coûts importants, et les dirigeants préfèrent compenser la défaillance de certaines unités de production. La stratégie Océan Bleu propose, elle, de supprimer les branches qui sont peu ou pas rentables, pour consacrer plus de ressources à la création de marchés. Or, la majorité des entreprises ne peut pas se permettre de fonctionner ainsi, sans compter que dans le jeu de la prudence, bon nombre d'entre elles se retrouvent malgré tout dans des océans bleus, mais sans l'avoir voulu. Ce sont en effet des phases d'expérimentation qui mènent les entreprises vers de nouveaux marchés, mais ces dernières ne peuvent pas élaborer d'avance, une stratégie basée sur la création de nouveaux marchés. 




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