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Viols, moins d’une victime sur cinq porte plainte en France


Clarisse Rosius
Mercredi 8 Février 2017





Une étude de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) avance que 19% des victimes de viol le déclarent aux forces de l’ordre. Pour la plupart, elles estiment qu’il n’y a aucun intérêt à porter plainte.


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Le sujet demeure un tabou. En plus de la blessure physique et psychologique que représente le viol, le sentiment que la justice ne peut rien pour les victimes est très largement partagé. C’est ce que révèle la dernière étude de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDPR) en estimant que seulement 19% des victimes de viol se déplacent pour le signaler aux forces de l’ordre. La question a été posée à 290 personnes qui se disent victimes, dont 254 femmes, précise l’observatoire.

« Dans de nombreux cas, donc, les personnes qui viennent de subir un viol ne voient pas l’intérêt pour elles d’aller déclarer l’agression aux forces de l’ordre. Dans cette étude, on apprend que 67% d’entre elles préfèrent trouver une autre solution et 66% estiment que cette démarche ne servirait à rien. Enfin, plus de six personnes sur dix (62%) n’informent ni la police ni la gendarmerie pour éviter de traverser des épreuves supplémentaires. Au bout du chemin, ce ne sont finalement que 13% des victimes de viol qui déposent plainte, selon l’étude de l’ONDRP » résume LCI .

Ces chiffres sont inquiétants et interrogent sur la prise en charge de victimes traumatisées par ce qu’elles ont subi. « Ainsi, selon l’étude, près de 8 victimes sur 10 (82%) d’entre elles sont satisfaites du temps et de l’écoute accordés, et 67% des conseils délivrés par les autorités. Pourtant, dans une enquête que nous avions menée en 2016 sur le chemin de croix, au commissariat, des victimes de violences sexuelles, la majorité des victimes interrogées dénonçait un manque criant d’humanité dans leur prise en charge » avance la chaîne d’informations.
 
Le criminologue en charge de l’ONDRP, Christophe Soullez, cité par LCI, reconnait qu’il faut aller plus loin « Des efforts ont été observés depuis une dizaine d’années dans la formation des agents à l’accueil des victimes. Il faut les poursuivre dans la sécurité publique plus encore que dans les services spécialisés. Cela passe aussi par une valorisation, en interne, des parcours de fonctionnaires. Il ne faut plus mettre à l’accueil, par exemple, des fonctionnaires dont on ne veut plus ailleurs, car leur mission se révèle très importante. Ce sont eux qui, les premiers, sont en contact avec la victime. »




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