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Le « bore-out », pire que le « burn-out » ?


Mercredi 13 Mai 2015





On connaît le syndrome du « burn-out », l’implosion d’un salarié causée par le surmenage. On connaît moins le « bore-out », l’ennui au travail. Il peut pourtant entraîner les mêmes pathologies.


Le « bore-out », pire que le « burn-out » ?
On connaît le burn-out, voire le burn-in, mais beaucoup moins le bore-out. Pourtant, il existe et il fait des ravages. Ce syndrome est la conséquence d’un manque de travail au travail. Autrement dit, l’ennui. Ce dernier entraîne un manque de satisfaction et peut durement affecter les salariés. C’est le syndrome d’épuisement professionnel causé par l’ennui. Il vient alors, comme l’indique le site de Rue 89, « en miroir du burn-out, l’épuisement par trop de travail. »
 
Mais contrairement au burn-out, le bore-out reste tabou. « La différence entre le burn-out et le bore-out, c’est la honte. Avoir beaucoup de travail est dans le vent ! Nous sommes dans une société qui valorise la suractivité. Celui qui au contraire n’est pas actif est honteux, il a la sensation de voler son salaire. Il devient même coupable », explique à Rue 89, la psychologue du travail Emmanuelle Rogier, également membre du réseau « Souffrance & Travail ».
 
Certains salariés, rapporte BFMTV, avouent s’ennuyer au travail. Pour eux, les journées au bureau semblent sans fin. Peut-on pour autant les traiter de paresseux ou de fainéants ? Pas du tout. La situation est beaucoup plus complexe et pernicieuse. En cause, des carnets de commandes qui se vident, ou tout simplement, le fait de trouver le temps long entre deux projets. Résultat, certains salariés expliquent au Figaro : « je m’occupe comme je peux, je vais sur Facebook ou sur mon téléphone. » Un autre : « On va sur Internet, on essaye de s’occuper. »
 
On pourrait dire : ils sont payés à ne rien faire, c’est le rêve ! Dans les faits, ce manque d’occupation se transforme vite en cauchemar. « Quand il est subi, structurel, voire lorsqu’il s’assimile à une mise au placard, l’ennui se mue en souffrance et peut provoquer des pathologies mentales et physiques, comme l’indique Bored to death, un article publié dans l’International Journal of Epidemiology d’Oxford, rapporte encore Rue 89. C’est que les salariés aiment être motivés, qu’on leur donne du travail intéressant. Sinon, « j’ai l’impression d’être délaissé par ma hiérarchie » explique un cadre au Figaro.
 
Des cadres rangés au placard, aux ouvriers dont l’usine tourne au ralenti, tous les employés peuvent être rattrapés par l'ennui. Cela entraîne une souffrance pour le salarié, aussi insidieuse et douloureuse que le surmenage. D’ailleurs, les conséquences sont les mêmes : dépression, fatigue, voire, dans des cas extrêmes, des tentatives de suicide. Jean-Claude Delgènes, directeur du cabinet Technologia, explique au Figaro : « ce sont des gens qui n’ont rien à faire ou qui sont très peu sollicités, ils sont dans des situations de mal-être, voire de culpabilité. Quand ça perdure, ils perdent leurs ses repères, ils n’arrivent pas à construire une identité professionnelle, ils sont mal. » À l’inverse du burn-out, le bore-out est un syndrome mal connu et peu reconnu. Pourtant, fin 2014, en France, 10% des actifs en souffriraient.

Le « bore-out », pire que le « burn-out » ?




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