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La détresse psychologique des étudiants est un drame sanitaire


Clarisse Rosius
Lundi 28 Décembre 2020





Une année à l’échelle d’un étudiant c’est long. Et encore plus lorsque les sorties, vies amicales et amoureuses, ou tout simplement la possibilité de vivre grâce à un petit boulot ont disparu. Les effets sur la santé mentale des jeunes du Covid-19 s’annonce comme une crise sanitaire à part entière.


Creative Commons - Pixabay
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« Il y a des suicides » avait lâche -rappelle Le Monde –  Jean Castex lors d’une conférence de presse le 10 décembre. Alors qu’il était question d’annuler ou non Noël, le Premier ministre semblait mettre dans la balance la détresse psychologique des étudiants. « Cette déclaration brève qui n’a été suivie d’aucune précision, a suscité une grande émotion dans le milieu universitaire. Depuis l’annonce du reconfinement à la Toussaint, ils avaient été nombreux à alerter sur la détresse des jeunes, certains craignant même que la situation tue « plus, à terme, que le virus » (Michel Deneken, président de l’université de Strasbourg, le 26 novembre sur Franceinfo). Et voilà que le premier ministre confirmait leurs craintes ? « Nous voulons les chiffres et toute la transparence sur ces morts, réclame Mélanie Luce, la présidente de l’UNEF. Le suicide d’un étudiant sur sa résidence universitaire, c’est rare. Là, il y en a eu plusieurs d’affilée. » Un étudiant en médecine à la faculté de Nancy a été retrouvé mort le 4 octobre. Au mois de novembre, deux étudiants se sont tués, à Nice et à Montpellier. Des drames venus rappeler ceux survenus plus tôt dans l’année à Montpellier et à La Rochelle » appuie le quotidien.

Cette réalité du Covid-19 et ses conséquences est une évidence. Mais l’évaluer est ardue. Car s’il est toujours compliqué de travailler sur des estimations de suicides et tentatives, c’est encore plus difficile dans le contexte. En revanche, le gouvernement note une augmentation de 30 points des consultations des psychologues universitaires depuis le confinement : « Prenons l’université de Lille, l’une des plus importantes de France avec près de 73 000 étudiants. Selon une étude menée en interne et révélée par La Voix du Nord, la moitié des étudiants disent souffrir d’anxiété accrue, voire massive, et 30 % à 40 % parlent de détresse. Comme c’est la première de ce type, difficile de savoir quelle est la part de la crise sanitaire dans ces résultats, mais Sandrine Rousseau, la vice-présidente à l’université de Lille chargée de la vie étudiante, ne cache pas son inquiétude : « C’est la première fois que je reçois en direct des messages inquiétants d’étudiants, avec des pensées suicidaires très fortes. » Selon elle, les plus fragiles ne sont pas ceux qui sont déjà suivis socialement ou psychologiquement. « Ce sont des étudiants qui s’effondrent dans des dépressions car ils sont en perte de repères. » »




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