Impôts : ces frais réels que vous ne pensez jamais à déclarer

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impôt déclaration de revenus 2024
Déclaration de revenus 2024 : une nouvelle case fait son apparition pour mieux encadrer les crédits d’impôt. © Pixabay

La règle d’or : chaque dépense doit être justifiée, utile à l’activité et effectivement réglée durant l’année 2024.

Depuis le 10 avril 2025, la déclaration des revenus de l’année 2024 est ouverte, et avec elle, la saison du grand tri fiscal. Parmi les nombreux leviers d’optimisation, le mot-clé qui revient comme une litanie est clair : frais. De repas, de transport, de télétravail ou de formation, ces charges peuvent parfois réduire significativement l’impôt dû. Mais encore faut-il les connaître… et surtout, les déclarer comme il se doit.

Frais déductibles : un arsenal fiscal souvent sous-utilisé

La plupart des contribuables s’en tiennent à la solution de facilité : laisser l’administration appliquer la déduction forfaitaire de 10 %, censée couvrir les dépenses professionnelles standards. C’est automatique, indolore… mais rarement avantageux.

Le site Service-Public.fr, dans une mise à jour datée du 10 avril 2025, rappelle que « chaque membre du foyer fiscal peut renoncer individuellement à cette déduction forfaitaire et opter pour la déduction des frais réels ». Cette option, bien que plus contraignante, permet d’intégrer une large gamme de dépenses engagées au titre de l’activité salariée.

Repas, transport, télétravail : ce que vous pouvez vraiment déduire

Frais de repas : seulement si vous mangez loin… et à vos frais

Pour prétendre à une déduction au titre des repas, encore faut-il justifier de leur caractère professionnel et de leur coût. Si vous êtes contraint de déjeuner à l’extérieur, vous pouvez soustraire la part supérieure à 5,35 euros (valeur estimée d’un repas pris à domicile pour 2024). Attention : les titres-restaurant pris en charge par l’employeur viennent en déduction, ce qui peut annuler tout avantage.

Télétravail : un abattement encadré, mais limité

Depuis plusieurs années, le travail à distance a trouvé sa place dans la fiscalité. Pour 2024, les allocations versées pour télétravail à domicile sont exonérées d’impôt dans la limite de 2,70 euros par jour, soit 59,40 euros par mois, jusqu’à 626,40 euros par an. Cette exonération s’applique uniquement si elle ne dépasse pas ces seuils, comme le rappelle la fiche officielle de Service-Public.fr.

Kilomètres comptés, kilomètres déduits ? Pas si vite

Déclarer ses déplacements en frais réels suppose de maîtriser le barème kilométrique, publié chaque année par l’administration. Il tient compte de la puissance du véhicule, du nombre de kilomètres, et de plusieurs charges : carburant, entretien, assurance. Exemple concret : « Pour 4 000 km parcourus à titre professionnel avec un véhicule de 6 CV, vous pouvez faire état d’un montant de frais réels égal à : 4 000 km x 0,665 = 2 660 euros » (source : Ministère de l’Économie, 10 mai 2024).

Depuis 2021, les véhicules électriques bénéficient d’un bonus fiscal : le montant obtenu est majoré de 20 %. Une bonne nouvelle pour les salariés ayant investi dans la mobilité propre.

Frais réels : les dépenses souvent ignorées (et pourtant valables)

Outre les grands classiques, d’autres catégories peuvent être légalement intégrées au calcul des frais réels :

  • Frais de formation liés à l’évolution professionnelle ;
  • Achats de matériel nécessaire à l’activité (ordinateur, logiciels, etc.) ;
  • Usage d’un espace de travail à domicile (loyer partiel, électricité, assurance) si non pris en charge par l’employeur ;
  • Frais de double résidence, justifiés par une obligation professionnelle éloignée du domicile familial ;
  • Vêtements de travail spécifiques, non utilisables dans la vie courante.

La règle d’or : chaque dépense doit être justifiée, utile à l’activité et effectivement réglée durant l’année 2024. Et en cas de contrôle, les justificatifs (factures, relevés bancaires, notes de restaurant) doivent être conservés pendant trois ans.

Déclarer malin : mode d’emploi d’un choix stratégique

Faire le choix des frais réels, c’est sortir des sentiers battus de la déclaration automatique. Cela implique de :

  1. renoncer expressément à la déduction forfaitaire de 10 % ;
  2. annexer à la déclaration une note détaillant chaque dépense, son montant, sa date et sa finalité professionnelle ;
  3. ajouter aux revenus imposables toutes les allocations perçues pour frais, y compris l’usage d’un véhicule de fonction.

« L’utilisation du barème kilométrique ne dispense pas d’apporter les justifications à l’administration fiscale », avertit le Ministère de l’Économie dans sa fiche de mai 2024. En clair : mieux vaut préparer un dossier solide que de s’improviser fiscaliste amateur au dernier moment.

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