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Chaque année les médicaments causent 130 000 hospitalisation et 10 000 morts


Clarisse Rosius
Vendredi 23 Mars 2018




Un collectif de professionnels de la santé a interpellé le gouvernement sur les dégâts causés par des prises de médicaments inadaptées et abusives. Chiffres à l’appui, ils ont appelé à plus de contrôles.


ILD
Le comble de l’absurde est de mourir tué par un médicament. Ce ne sont pourtant pas des cas isolés. D’après un collectif de professionnels de santé qui a interpellé le gouvernement, 10 000 personnes meurent chaque année en France. Des chiffres qui poussent les signataires de cet appel à parler de « fléau de santé publique » qu’il faut absolument prendre en considération.

« L'organisation regroupe de multiples acteurs des professions médicales, paramédicales et pharmaceutiques, de l'industrie pharmaceutique, de l'assurance complémentaire santé, et des systèmes d'information liés à la santé. Le Collectif, rassemblant des données jusque-là éparses, a estimé que plus de 10.000 personnes par an succombaient à une mauvaise utilisation de médicaments » relève Sciences et Avenir.

Les raisons des morts sont diverses mais toujours liées à un contre-emploi des médicaments. Dosage raté, prise non conforme aux consignes, automédication, mélanges de traitements non compatibles, la liste est longue. Et si l’on prend en compte les hospitalisations, le chiffre explose avec 130 000 chaque année. Après trois ans à travailler à croiser les données d’études existantes, le collectif va jusqu’à avance qu’entre 40% et 70% des cas seraient évitables.

Une alerte à laquelle la ministre et médecin Agnès Buzyn a répondu favorablement. « Certains médicaments sans ordonnance suscitent chez elle "une inquiétude en tant que médecin". Ceux disponibles à des concentrations de plus en plus fortes atteignent "des doses potentiellement toxiques (...) Et je n'ai pas compris cette dérive", a-t-elle dit. Elle a cité le cas d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (aspirine, ibuprofène, diclofénac, etc.). Mme Buzyn s'est dite sceptique sur l'utilité de grandes campagnes nationales par les canaux classiques (presse, audiovisuel, affiches), qui "ratent souvent leur cible: elles sont entendues par ceux qui de toute façon sont déjà convaincus". Elle privilégie l'information du professionnel de santé au patient, qui "a le plus d'impact" » a-t-elle répondu dans un premier temps.


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