Tendances

Du neuf avec du vieux


Béatrix Foisil-Penther
Jeudi 25 Septembre 2014




Sites dédiés, ateliers, forums… Les initiatives se multiplient pour que tout un chacun réussisse à réparer son électroménager ou ses appareils électroniques. C’est le temps du système D.


Machines à café, robots ménagers, postes de télévision, ordinateurs, téléphones… Un inventaire à la Prévert ou quelques pages d’un catalogue Darty ? Ni l’un, ni l’autre. Juste des appareils en désuétude que l’on a pris l’habitude de jeter et de remplacer au moindre couac. Mais les temps ont changé, et les temps sont durs. Contre cette obsolescence programmée des objets, maintes fois débattue, Samantha Pastour a créé Répar’tout.

Deux faits l’ont motivée : constater en premier lieu que remplacer un objet qui bug devient un luxe pour certains. D’autre part, elle a pris en compte le gâchis environnemental que cela représente. Du coup, elle s’est mise à organiser des ateliers de réparation à destination des particuliers. Au sein de sa petite entreprise qui ne connaît pas la crise, elle « forme entre 20 et 100 réparateurs par mois et recrée de l’emploi tout en offrant une seconde vie aux appareils électriques et électroniques », explique t-elle dans M, Le Magazine du Monde.
 
Cette idée que « rien ne se perd » fait son chemin. D’autres initiatives du même genre égrainent. Et les fans de réparation, il y en a ! Résultat, ces passionnés rois de la bricole vont voir du côté de sites comme sosav.fr. Ce dernier met en ligne des guides d’apprentissage, ou tutoriels, vend des pièces détachées et anime un forum avec techniciens à la clé. Signe des temps, 30 000 commandes ont déjà été passées depuis deux ans. Le graal ? Les écrans et les batteries.
 
Dans cette veine, oureparer.com ou commentreparer.com tentent d'inciter à réparer plutôt que de jeter un objet. Pour se faire, ils proposent des adresses de réparateurs certifiés, mais aussi de « repair cafés », la version bidouille des cafés philo, de recycleries, de magasins sociaux que l’on voit pousser comme des champignons dans les grandes villes, pas forcément dans les plus beaux quartiers.

Les temps changent. Les habitudes aussi, entraînant des approches culturelles et environnementales différentes. C’est un bien quand on sait que nous produisons en France, près de 2 millions de tonnes de résidus électroménagers et électroniques chaque année… Polluants bien-sûr.



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