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Ecomobilité : les niaiseries journalistiques sur les vélos électriques


Mercredi 7 Mai 2014




Il faut le voir ou le lire pour le croire : Depuis quelques semaines, avec l'arrivée des beaux jours, pas un média ne rate le nouveau marronnier du "boom du vélo électrique". Mais manifestement, pas un des journalistes reporters n'a vraiment regardé ce qui intéresse en premier lieu le consommateur : combien ça coûte ? Heureusement, SpeedyLife a fait le travail pour vous.


1500 euros le vélo électrique selon TF1, 1000 selon l'Express, nos confrères multiplient les reportages sur les vélos électriques mais pas un n'a fait le début du commencement du travail : une étude de marché, et en particulier, une recherche du premier prix. Pourtant, le travail n'est pas difficile ! Si les enseignes de la grande distribution se tiennent curieusement à l'écart du marché du vélo électrique, sauf lors d'opérations promotionnelles (comme par exemple en 2009 chez Carrefour qui proposait un vélo à assistance électrique à ... 199 euros), d'autres réseaux ont pris le relais, comme par exemple Norauto. Ces centres auto proposent depuis plusieurs mois toute une gamme de vélos à assistance électrique, montés et réglés par leurs ateliers, dont le premier modèle commence à... 349 euros


Logiquement, entre un vélo à 1000 ou 1500 euros (certains modèles haut de gamme du français Matra cherchent dans les 2500 euros,quand le E-bike de Smart atteint les 2900 euros), le consommateur moyen pense que les plus chers vont plus vite. Pourtant c'est faux ! Car en France, la réglementation en matière de vélos à assistance électrique est très stricte, et s'impose à tous les fabricants ! A défaut, ce n'est plus un vélo à assistance électrique, mais un vélomoteur... soumis au port du casque et à l'assurance, comme le E-solex.

Que dit la loi française ? Que le moteur qui prodigue l'assistance ne peut dépasser 250 watts de puissance, et que l'assistance doit se couper automatiquement passés les 25 km/heure.  Ce qui fait la différence ? Le poids du vélo, le poids et la durée de vie de la batterie et son autonomie, et la qualité du vélo en lui-même.


Le poids
Les vélos électriques les plus légers parviennent à descendre sous la barre des 20 kilos, mais il y a une limite technique à la baisse de poids : la batterie, qui ne saurait peser moins de 5 kilos pour les plus légères.

L'autonomie
Certains vélos haut de gamme annoncent des autonomies supérieures à 80 kilomètres. Mais dans les faits, toutes les autonomies sont par définition surfaites, à partir du moment où l'on sollicite l'assistance à pleine puissance. Car tous les vélos sans distinction sont équipés d'un réglage de puissance, permettant de choisir entre une faible, une moyenne, et une forte assistance. Mais quand vous avez goûté à l'assistance maximale, difficile de revenir en arrière ! Et donc, l'autonomie s'en ressent forcément. Pour faire simple, enlevez 20 à 30 % aux autonomies annoncées sur les publicités des vélos que vous convoitez. Ensuite, à vous de voir, en fonction de l'endroit où vous garerez votre vélo, si celui-ci est proche d'une prise de courant pour être rechargé quand il en aura besoin, ou s'il vous faudra enlever la batterie pour la recharger à votre domicile à ou votre bureau. 

La puissance
Puisque tous les vélos électriques sont censés avoir la même puissance, peu de différence à attendre de ce côté là, en dehors du poids du vélo en lui-même et du passager. Si vous pesez 45 kilos toute mouillée sur un vélo qui en pèse 20, vous démarrerez évidemment plus vite au feu rouge que votre voisin sur un vélo de 32 kilos, qui pèserait 90 kilos... Pour faire simple, tous les vélos électriques ont le même potentiel au départ, à peu de choses près, même si certains moteurs atteignent plus vite la pleine puissance que d'autres. A noter que la plupart des vélos électriques démarrent avec l'assistance réglée à mi-puissance, afin d'économiser la batterie. N'oubliez pas, si vous en essayez-un, de bien appuyer sur le bouton pour le régler sur l'assistance maximale afin d'en profiter au mieux.


La durée de vie de la batterie
Nous y voilà : Oui, la batterie d'un vélo électrique, comme celle d'un téléphone ou d'un ordinateur et même d'une voiture, s'use. Les moins performantes sont données pour une durée de vie de 300 cycles de charge. Autrement dit, chaque fois que vous branchez la batterie sur le secteur, vous lui enlevez "une vie". Les plus performantes affichent 600 à 700 cycles.

La conséquence, dans la vraie vie ? Si vous chargez votre vélo électrique deux fois par semaine, votre batterie a une espérance de vie de trois ans. Mais deux fois par semaine, c'est beaucoup ! Si vous enlevez les jours d'hiver trop froid pour s'en servir, les jours de pluie où l'on renonce également au deux roues, les vacances, vous serez bien plus proche d'une moyenne de 1 à 1,5 charge par semaine ! 

Or, en trois ans, il en arrive des choses à un vélo. Outre le vol, et le VAE (vélo à assistance électrique) n'est pas le dernier à être convoité, en trois ans d'usage intensif, il va s'user, s'abimer, peut-être même se casser. Tout cela pour dire que la batterie a des chances de durer aussi longtemps que le vélo et son assistance électrique. Et, comme pour une paire de chaussures, on peut espérer que plus le vélo est cher, plus son espérance de vie est grande. Mais plus le risque de se le faire faucher aussi !

Aussi, si vous voulez suivre un conseil de la rédaction de SpeedyLife, pour votre premier vélo électrique, optez pour un premier prix. Vous prendrez goût à son utilisation, affinerez vos parcours et adapterez vos déplacements et habitudes en fonction. Et au bout de quelques mois, vous aurez sans doute convaincu un autre membre de votre famille ou de votre entourage, et pourrez lui repasser ou lui revendre votre "vieux vélo" électrique, pour en acquérir un autre !

Notez que de très nombreuses communes et communautés urbaines offrent des subventions à l'achat d'un vélo électrique, en général de 25 % du prix d'achat. Liste non exhaustive ici.


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