Tendances

Endogamie VS Exogamie


Béatrix Foisil-Penther
Mardi 3 Février 2015




Qui se ressemble s’assemble ? Aujourd’hui, si le dicton reste valable, il semble parfois éculé. Mais pas chez les CSP+.


L'infini des possibles. En matière amoureuse, c’est un peu ce auquel nous tendons. Dans tous les cas, le choix est large. Pourtant, chassez le naturel… Il revient au galop? C’est un peu de cela dont il s’agit en effet. Malgré de multiples possibilités, on se marie encore dans son milieu, et à patrimoine et études égaux. C’est ce qu’on appelle l’endogamie, choisir son partenaire à l'intérieur d’un même groupe social. Dans les faits, rapporte Le Figaro Madame, les diplômés de grandes écoles, et plus largement les CSP+ ont tendance à se marier entre eux. Et de plus en plus. Comme quoi, la première décennie du siècle serait en train de contrecarrer des évolutions antérieures : convoler dans un milieu extérieur au sien et dans des catégories socio-professionnelles différentes.

Le dicton donc, « Qui se ressemble s'assemble » est tout ce qu’il y a de plus actuel. On trouve l’âme sœur dans des catégories sociales identiques ou proches. Les qualifications et diplômes ne dérogent pas à la règle. Même, on a tendance à rechercher un conjoint qui nous ressemble physiquement. Si l’inconscient dirige, c’est aussi ce que pointent toutes les études sociologiques en matière de conjugalité dans notre pays. C’est le principe de reproduction sociale, même si le terme est galvaudé et pas très joli.

Ce principe tout ce qu’il y a de plus classique perdure donc. Le sociologue Gérard Neyrand explique au Figaro : « Il est normal de fréquenter les gens de son milieu, proches, qui font partie de notre entourage. Et subjectivement, beaucoup choisissent de rester avec des personnes des cercles qu'ils connaissent. Cela a un côté rassurant, facile, et c'est aussi une façon de répondre aux exigences de la société qui nous entoure. » Même métier, donc. Et pour aller plus loin, des revenus quasi similaires dans le couple et des hobbies communs. De quoi aplanir les aspérités et réduire les points de désaccords. On peut aussi voir cela comme une façon de se rassurer… et limiter les risques.

Pourtant, dans la pratique, cette homogamie serait malgré tout en train de reculer. D’après une étude effectuée il y a deux ans, 27% seulement des couples possèdent aujourd’hui un diplôme équivalent, contre 40% il y a cinquante ans. Même chose pour les unions dont les membres font partie d’un même milieu social : elles sont passées de 42 à 33% dans le même laps de temps. Aujourd’hui, ce sont les plus diplômés, c’est à dire, les personnes issues des grandes écoles qui continuent à convoler sur leur terrain de jeux habituels, et même plus : on note une augmentation de 5% en quarante ans. Même chose pour les revenus les plus hauts. Les élites donc, ne se mélangent pas. L’endogamie, contrairement à l'exogamie, a de beaux jours devant elle chez les CSP+++.


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