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Galliano récolte le Triple A chez Triple M


Béatrix Foisil-Penther
Mardi 20 Janvier 2015




Galop d’essai réussi pour John Galliano. Après quatre ans d’absence, il a présenté, la semaine dernière sa première collection haute couture pour Maison Martin Margiela. Attendu au tournant, il a su convaincre.


Maison Martin Margiela par John Galliano
On en a déjà parlé ici, du retour de John Galliano. C’est désormais chose faite. Sa première collection haute couture pour Maison Martin Margiela, (MMM), a été présentée le 12 janvier dernier à Londres. Qui dit haute couture, dit, dans les codes Margiela, collection « artisanale ».
 
Le nouveau directeur artistique, en place depuis octobre dernier seulement, ne s’est pas pris les pieds dans le tapis. Il n’y en avait pas. Contrairement à sa légendaire exubérance et à la surenchère auxquelles il nous avait habitué chez Dior, il a fait profil bas. Sobre, simple. Il est même venu saluer discrètement, en blouse blanche, uniforme porté par toute la maison Margiela, des petites mains aux créateurs.
 
Dans cet attribut quelconque et dans un décor épuré et minimaliste - presque un pléonasme chez MMM - le vêtement était donc la seule chose mise en avant. Du grand écart pour le baroque couturier britannique. Mais il semblerait qu’il ait réussi la figure sans se casser la figure. Il a su glisser dans un style qui lui est propre - relativement spectaculaire - des spécificités toutes margielesques : des plastrons oversized, des détails bricolés, finitions à cru, toiles d’atelier, coutures visibles et trompe l’œil. Et il a passé les qualifs là où on l’attendait : sur la virtuosité de la technique pour des tailleurs repensés et déconstruits.

Le retour de John Galliano a eu lieu pendant les défilés hommes de la London Fashion Week, ce qui a fait grincer des dents à Paris, mais là n’est pas le sujet. Le sujet est que John Galliano, s’en est bien tiré. Pour le soutenir, Anna Wintour la rédactrice en chef du Vogue US avait fait le déplacement, comme Kate Moss, fidèle parmi les fidèles. Et Galliano qui fait dans la sobriété, ça vaut le détour.


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