Culture(s)

Joe Biden qualifie de « génocide » les massacres des Arméniens du début XXème


Clarisse Rosius
Lundi 25 Avril 2022




La colère du pouvoir turque de l’an dernier sur le même sujet n’a pas fait changer de position Joe Biden. Par communiqué, le président américain s’est associé à la journée de commémoration des massacres.


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Voilà de quoi occuper la présidence turque pendant quelques semaines. « Le président américain Joe Biden a de nouveau utilisé dimanche le terme de «génocide» pour qualifier la mort d'un million et demi d'Arméniens massacrés par l'Empire ottoman en 1915, un an après une première reconnaissance qui avait provoqué la colère de la Turquie. «Aujourd'hui, nous nous souvenons du million et demi d'Arméniens qui ont été déportés, massacrés, ou qui ont marché vers leur mort dans une campagne d'extermination, et nous portons le deuil de la perte tragique de tant de vies», a déclaré Joe Biden dans un communiqué dimanche marquant la journée de commémoration du génocide des Arméniens » relève Le Figaro.

Alors que me pouvoir turc refuse de reconnaitre les atrocités qui se sont déroulées il y a plus de cent ans, en 1915, le récit historique est implacable. A partir d’avril de cette année là, intellectuels, représentants politiques ou personnalités arméniennes ont été arrêtés et tuées. Tandis que des populations entières ont été massacrées dans une campagne organisée sur des fondements ethniques et communautaires. « Les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été tués de manière systématique pendant la Première Guerre mondiale par les troupes de l'Empire ottoman. La Turquie, issue du démantèlement de l'empire en 1920, reconnaît des massacres mais récuse le terme de génocide, évoquant une guerre civile en Anatolie, doublée d'une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort. Biden avait provoqué l'ire d'Ankara l'an dernier en devenant le premier président américain en exercice à décrire ces massacres comme un génocide. Il avait informé le président turc Recep Tayyip Erdogan de ses intentions la veille de l'annonce, afin de limiter la colère de cet allié membre de l'OTAN. Recep Tayyip Erdogan avait ensuite affirmé que cette reconnaissance était «sans fondement» et «destructrice», et avait averti que Washington pouvait perdre un État ami dans cette région-clé » explique le quotidien. 

Dans les faits, il y a fort à prévoir que le chef d’État turc théâtralise son mécontentement et annonce des dispositions symboliques, avant de normaliser en catimini la situation une fois que le signal aura été envoyé à l’opinion publique.


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