Tendances

L’essayage virtuel, la manne pour le e-commerce?


Béatrix Foisil-Penther
Mercredi 27 Aout 2014




Acheter de vêtements sur Internet, c’est prendre un risque. En effet, entre 20 et 40 % des vêtements achetés en ligne seraient retournés, la taille ne correspondant pas. Ces retours représentent un coût considérable pour les sites de e-commerce. Résultat, des start-ups planchent sur des technologies d’essayages virtuels.


Ce qui pourrait être simple comme un clic se révèle parfois compliqué... On attend un vêtement acheté en ligne. Il arrive, mais il est trop petit ou trop grand, ou tout simplement, il ne correspond pas à l’idée que l’on s'en faisait. La frustration est grande. Mais le renvoyer peut s’avérer encore plus pénible : rappeler le transporteur, éditer un bon de retour, faire la queue à la poste… Pour les sites de commerce en ligne, il faut également gérer ces retours. Et c'est le casse-tête.
 
Si les achats de vêtements sur le Web représentent un des marchés les plus dynamiques et lucratifs, en deuxième position derrière celui de l’électronique, ces retours plombent les chiffres. Ils coûtent en effet des millions aux sites de e-commerce. Principalement à cause des ventes annulées, mais aussi à cause des frais de transport et de traitement qu'ils engendrent.
 
Résultat, une pléiade de start-ups essaye de mettre au point des solutions techniques pour choisir la bonne taille du premier coup. Il faut dire, des millions de dollars sont en jeu. Metail, une start-up londonienne a ainsi créé un salon d’essayage virtuel. Ebay quant à elle, a racheté Phisix, une société de visualisation et de modélisation en 3D. TrueFit, collabore avec les enseignes américaines Macy’s et Nordstrom. Cette entreprise utilise des algorithmes. Ils analysent les données sur les tailles afin d’orienter au mieux les acheteurs. D’autres, comme Metail et Fits.me, ont élaboré des systèmes d’essayage virtuel. Ces derniers reproduisent la silhouette du consommateur habillé avec le vêtement sélectionné.
 
Et pourtant. Ce n'est pas la panacée. L’approche technique n’est pas toujours satisfaisante. Les outils sont compliqués à mettre en ligne, et pas toujours attractifs. Hors, il est capital de les rendre ludiques et accessibles, ce qui n’est pas toujours le cas. Une des solutions est de photographier les pièces et de les présenter sur des mannequins virtuels. Ces programmes pourraient faire baisser le taux de retour de 25 à 50 %. Mais pour se faire, les utilisateurs doivent jouer le jeu, et accepter la collecte d’informations.

« Pour obtenir de bons résultats, les algorithmes eux-mêmes nécessitent une lourde collecte de données », explique Gustaf Tunhammar, le directeur général et fondateur de Virtusize, au site BOF, The Business of fashion. Virtusize collabore avec les enseignes ASOS et Zalora. Le système de Virtusize s’appuie sur la morphologie personnelle des clients et leur garde-robe. Mais sur ce segment, et pour réduire le taux de retour, le marketing doit être optimal. Il doit aussi déboucher sur une nouvelle façon de consommer. Aujourd'hui, il y a encore du boulot.



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