Actu

La Chine continue la répression des opposants de Hong Kong


Clarisse Rosius
Jeudi 7 Janvier 2021




Une opération mobilisant plus de mille policiers a procédé à l’arrestation de 53 personnalités figures de l’opposition à Hong Kong. Un tour de vis supplémentaire de la part de Pékin qui a été vivement critiqué à l’international.


Creative Commons - Pixabay
La Chine a tranché. Entre montrer au monde entier le véritable visage de son système répressif et risquer d’apparaitre comme permissif face aux demandes de plus de démocratie, Pékin préfère la manière forte. C’est ainsi qu’une vaste opération de police a confirmé le virage répressif pris concernant les militants pour plus d’autonomie et de libertés individuelles à Hong Kong. « Plus d’un millier de policiers ont procédé mercredi, à l’aube, à l’interpellation de 53 personnalités prodémocratie, dont un avocat américain, accusées de « subversion » dans le cadre de cette loi entrée en vigueur depuis la fin de juin et qui prévoit des peines allant jusqu’à l’emprisonnement à vie. Jeudi, c’était au tour de Joshua Wong, l’un des plus célèbres dissidents hongkongais, en détention pour son rôle dans les manifestations de 2019, de faire l’objet de poursuites distinctes pour « subversion » » raconte Le Monde.

Unanimement, les démocraties ont dénoncé ce coup de filet contre des personnalités politiques pacifiques. « Nous sommes profondément préoccupés par l’arrestation mercredi de 53 militants politiques, universitaires, anciens législateurs, conseillers de district actuels, et avocats dans la Région administrative spéciale de Hongkong, et nous demandons leur libération immédiate » a déclaré le Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations Unies.

« Il est reproché aux personnes arrêtées d’avoir organisé des primaires de l’opposition, auxquelles 600 000 personnes ont participé en juillet, dans l’optique de remporter, pour la première fois, la majorité aux législatives de septembre. Ce scrutin a finalement été reporté d’un an, du fait de la crise sanitaire, alors que de nombreux candidats ont été disqualifiés. Ces primaires avaient suscité le courroux de Pékin, les autorités chinoises et hongkongaises y voyant une tentative de « renverser » et paralyser « l’exécutif hongkongais ». Les personnalités interpellées mercredi appartiennent à un spectre très large de la mouvance prodémocratie. Cela va d’anciens parlementaires, comme James To, Andrew Wan, Lam Cheuk Ting ou Claudia Mo, à des militants plus jeunes, comme Gwyneth Ho, ancienne journaliste de 30 ans, ou Tiffany Yuen, conseillère de district de 27 ans. L’avocat américain, John Clancey, résident permanent à Hongkong et qui travaille pour un cabinet spécialisé dans les questions de droits de l’homme, a également été arrêté pour « subversion » » continue le quotidien français. Conscient de sa puissance et du risque que suppose une fracture interne, la Chine n’a pas peur de se montrer au monde telle qu’elle est. 


Dans la même rubrique :