Bien-être

Les dépassements d'honoraires en France dénoncés par l’UFC


Paolo Garoscio
Jeudi 22 Février 2024




La pratique des dépassements d'honoraires par les médecins spécialistes est en augmentation en France, ce qui pèse sur le budget des ménages et des patients. L'UFC-Que Choisir, association de défense des consommateurs, tire la sonnette d'alarme sur cette question épineuse qui met en lumière une médecine à deux vitesses, exacerbant les inégalités sociales et territoriales en matière de santé.


Une augmentation préoccupante des dépassements d’honoraires

En 2021, plus de la moitié des médecins spécialistes (52,6%) pratiquaient des dépassements d'honoraires, marquant une hausse significative de 6,4% en cinq ans, souligne l’UFC-Que Choisir dans une étude publiée le 22 février 2024.

L'étude de l'UFC-Que Choisir met en exergue des disparités territoriales frappantes. « Les assurés sociaux sont sujets sur tout le territoire aux mêmes cotisations à la Sécurité sociale, et la base de remboursement de l’Assurance maladie obligatoire est également définie au niveau national. Pourtant, selon les spécialités, les honoraires pratiqués pour une consultation sont jusqu’à 2,5 fois plus onéreux d’un département à l’autre. » Paris et sa région, ainsi que les départements du sud de la France, sont particulièrement touchés par ce phénomène, mettant en difficulté les patients les moins aisés ou résidant dans ces zones.

Les spécialités les plus touchées

Les gynécologues, ophtalmologues et anesthésistes figurent en tête de liste des spécialités les plus enclines à pratiquer des dépassements d'honoraires. Avec 71,4% de gynécologues pratiquant des dépassements, suivis de près par les ophtalmologues (66,7%) et les anesthésistes (58,8%), ces spécialités médicales deviennent de plus en plus coûteuses pour les patients. « Le tarif moyen d’une consultation chez le gynécologue s’élève à 50,6 euros, et atteint même 80,5 euros à Paris, contre un tarif opposable de 30 euros. »

Les conséquences de ces dépassements ne sont pas négligeables. L'UFC-Que Choisir souligne un renoncement aux soins chez les personnes les plus modestes, avec 45% d'entre elles peinant à trouver des rendez-vous médicaux abordables. Cette situation est d'autant plus grave que 38 % des personnes s'estimant en mauvaise santé renoncent à des soins pour des raisons financières.

 


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