Carrière

Les meilleurs jobs, dans les grandes villes


Béatrix Foisil-Penther
Mardi 16 Février 2016




Selon une étude conjointe de Terra Nova et de Jobijoba, les meilleurs jobs se trouvent au cœur des grandes villes.


Une histoire de concentration ? Oui, même d’hyperconcentration. Ainsi, les meilleurs jobs se trouvent dans les grandes villes. C’est en effet ce qui ressort d’une étude menée conjointement par le think tank Terra Nova et le job board Jobijoba, qui « regroupe toutes les offres d'emploi du Web. » Pour Thierry Pech, le directeur général de Terra Nova, cela s’explique aussi « par le fait que les villes situées au centre des aires urbaines attirent généralement les services support, les sièges sociaux et les activités liées à l’économie de la connaissance et de l’information, qui proposent des emplois bien rémunérés. Alors qu’en périphérie de ces villes, on observe la prévalence des emplois industriels et des services à la personne, qui le sont moins. »
 
Ainsi, rapporte 20minutes.fr, « plus on s’éloigne des centres, plus les contrats sont précaires et les rémunérations faibles. » Moins de CDI, plus d’intérim en grande banlieue. Les meilleurs emplois (stabilité, rémunération et qualité) se concentrent au cœur des métropoles françaises : Paris, Nantes, Lille, Bordeaux, Strasbourg, Toulouse, Lyon... Cette localisation du marché du travail n’est pas nouvelle. Ce qui l’est en revanche, c’est l’accentuation du phénomène. Paradoxalement, si les meilleurs jobs se trouvent dans les centres villes, de plus en plus d’actifs, pour des raisons financières notamment, s’installent en périphérie des centres.
 
L’étude des deux organismes montre donc une hyperconcentration du marché du travail. Ainsi, « les centres villes des grandes aires urbaines de France concentrent entre 50 et 60 % des offres d’emploi collectées en 2015, alors que seulement 25 % de la population y réside. » Par exemple, si « l’aire urbaine de Nantes regroupe plusieurs communes, 69 % des offres d’emploi de cette zone sont situées à Nantes même. » Le même constat pourrait être fait à Lille.
 
En revanche, cette concentration dans les grandes villes peut pénaliser certains candidats. En effet, explique Thierry Pech : « les personnes les plus modestes qui habitent en deuxième couronne sont désavantagées. Le coût du transport et de la garde de leurs enfants est en effet parfois trop lourd pour qu’elles puissent accepter un travail loin de leur domicile. Ce qui fait que dans certaines aires urbaines, les candidats ne cherchent pas d’emploi au bon endroit et que les entreprises ne trouvent pas preneur pour leurs offres. C’est le cas dans l’aire urbaine de Lyon, Marseille, Bordeaux ou Toulouse. »
 
Toutefois, la situation pourrait s’améliorer. Pour Thierry Pech, il s’agit pour  « les communes résidentielles de la première couronne » de s’ouvrir « de manière volontariste davantage à cette population. » Par ailleurs, pour obtenir une meilleure cohérence entre l’offre et la demande, il s’agit de « développer le télétravail le plus possible, ainsi que les transports en commun. » Ce n’est pas perdu, mais il reste du boulot.


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