Tendances

Mode homme : Paris, un petit air d’ambiguïté


Béatrix Foisil-Penther
Mercredi 2 Juillet 2014




Cette saison à Paris, au-dessus des défilés hommes planait une certaine ambivalence, pour ne pas dire, ambiguïté. Des croisements pas toujours évidents entre les saisons, les genres et les formes…


Comme des Garçons Printemps-Été 2015
Si on parle d’ambivalence, lors de cette semaine de la mode parisienne dédiée à l’homme (Printemps-Été 2015), qui s’est achevée dimanche, on peut aussi utiliser d’autres adjectifs, moins flous, comme délicat ou décadent. Ah. Mais dans l’ensemble, malgré tout, on distinguait mal les saisons : automne, hiver ? Non, printemps été. Pire, est-ce que l’on assistait à des défilés femmes, ou à des défiles hommes ? En pleine polémique du genre, cela paraissait pour le moins étrange. Dans les détails aussi, une certaine confusion, des prêtres ou des prédateurs ? Des vêtements fonctionnels ou éminemment décoratifs ? Oh, on en a perdu son latin.
 
Ce que l’on peut retenir, au-delà, des interprétations, qui malgré tout, restent personnelles, est un aspect binaire, complexe, entre-deux. Mais aussi riche de propositions, que les créateurs sont nombreux. Si tout arrive en même temps, tous ces styles, tous ces mélanges, cette androgynie, ces pièces neutres homme ou femme, cette féminité, cette sobriété et ce côté over the top, tout cela donne une impression légèrement inconfortable. D’ailleurs, beaucoup d’hommes ressemblaient à des femmes, notamment chez Comme des Garçons, avec des jupes plissées et des chaussures à se taper la tête contre les murs de folie, pas douce, mais intense !

Mais c’est aussi, un des avantages, et pas le moindre, de cette créativité et de cette culture contemporaine hyper visuelle. Après tout, si on tord le cou aux dikats – nombreux dans la mode – à l’uniformité, pourquoi ne pas décider qu’un dressing d’été ne comporte pas de manteau ? Hein, après tout ? Et le changement climatique dans tout ça ?

Donc, oui, il y avait des manteaux lors de ces défiles Printemps-Été 2015. Plein même, chez Loewe, chez Saint Laurent... Des manteaux mélangés à des parkas, des blousons à poches multiples pour urbains aventuriers ou nomades, des ponchos, des couvertures, des pièces trans-saisons, on ne sait jamais. Et peut-être même, que dans tout ça, le changement climatique y est pour quelque chose.

Parce que oui, l’idée de protection était omniprésente et que s’adapter, semble être un maître mot. À regarder les défiles, effectivement, on peut se demander si l’hiver n'arrivera pas en juillet, et vice versa. La mode a une facilité extraordinaire à s’adapter aux nouvelles donnes, et pas que climatiques. La semaine dernière, en était une nouvelle preuve.

Dries van Noten Printemps-Été 2015


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