Lifestyle

Sans Mobile Fixe


Béatrix Foisil-Penther
Jeudi 12 Mai 2016




Une minorité de Français a choisi de vivre sans téléphone mobile. Les raisons invoquées restent diverses et variées.


11%. C’est le pourcentage aujourd’hui, des Français qui ont choisi de vivre sans téléphone portable. Quelles sont leurs motivations ? Le Figaro.fr a voulu en savoir plus. Ce qui ressort comme arguments, parmi une trentaine mis en avant, chez ces personnes minoritaires, sont la liberté et la quiétude… Et ce qui les ont décidé : l’impression d'être « envahi », le coût, ou encore le besoin de tranquillité...
 
Pour autant, alors que le téléphone portable s’est imposé dans la vie de chacun depuis une dizaine d’années, d’autres - peu - résistent. En 2014, le Crédoc, le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie, démontre que les chiffres varient selon des facteurs « liés à l'âge et au statut professionnel. » Ainsi, rapporte le site du Figaro.fr : « seuls 1 % des 18-24 ans n'en possèdent pas, contre 44 % des plus de 70 ans. Seuls 5 % des diplômés de l'enseignement supérieur n'en ont pas, contre 33 % des non-diplômés. »
 
Dans tous les cas, outre ces disparités liées à l’âge et à la situation professionnelle, le choix de ne pas posséder de mobile « ne se réduit pas à une simple fracture sociale et générationnelle. » Ainsi, 84% des sans mobile « évoquent en priorité leur double attachement à la liberté et à une forme de quiétude », dit Le Figaro. Autrement dit, pour la grande majorité (37%), le smartphone représente « un fil à la patte. » Mais aussi, « une menace pour l'intimité. »
 
Bertrand Bergier est sociologue et professeur à l'Université catholique d'Angers. Il a mené une enquête (Sans « mobile » apparent) durant quatre ans. Pour la mener à bien, il a rencontré 527 personnes âgées de 17 à 70 ans, et vivant sans portable. Pour les sans mobiles, l’appareil « traque le solitaire, brouille la définition des espaces entre temps professionnels et domestiques, publics et privés, occupés et vacants. » Le sociologue ajoute : le mobile « place le détenteur sous contrôle, compromet ses velléités buissonnières, le somme de rendre des comptes sur son indisponibilité, porte atteinte à son droit à l'effacement. »
 
Pudeur, lenteur, tranquillité, résistance à la société de consommation, peur de ne pas savoir s'en servir… Autant d’arguments avancés dans le clan des contre. D’autres, (15%), « ont décidé de s'en passer pour des raisons professionnelles : travaillant à domicile, se déplaçant peu, ils n'en voient pas l'utilité. » Après la quiétude, la seconde raison invoquée est contextuelle : 35 % des personnes interrogées se disent munies « d'autres appareils (ligne fixe, GPS, ordinateur.) Elles s'estiment pourvu des moyens d'information et de communication nécessaires et jugent superflue l'acquisition du portable. »
 
Pour d’autres, (33%), le coût du mobile est également mis en cause. 22% dénoncent les ondes, quand 17 % de personnes - à part - disent avoir « hérité d'un usage très limité du téléphone, d'abord fixe puis mobile, depuis leur plus tendre enfance. » Raison pour laquelle, l’appareil leur semble tout simplement « incongru. » C'est fou non ? Respect.
 
 
 


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