Carrière

Sciences Po et la parité


Béatrix Foisil-Penther
Jeudi 30 Juillet 2015




Une étude révèle qu'un an après leur sortie de Sciences Po Paris, les femmes sont moins payées que les hommes.


Sciences Po est sur le devant de la scène. Notamment avec le livre de Raphaëlle Bacqué, Richie, qui dresse un portrait privé de l’énigmatique directeur de l’Institut d’études politiques de Paris, (IEP), Richard Descoings, paru en avril dernier chez Grasset. Dans une rubrique beaucoup moins people, c’est le salaire des femmes diplômées de Sciences Po Paris qui fait débat. En effet, à leur sortie de l’école, les femmes sont moins payées que les hommes. C’est ce que relève l’enquête insertion de l’établissement, publiée la semaine dernière, et effectuée auprès des étudiants diplômés en 2013.
 
Un an après leur sortie l’école, les femmes sont payées 30 % en moins que leurs homologues masculins. C’est un peu un pavé dans la marre. En effet, Sciences Po Paris caracole dans le Top 10 des champions universitaires, catégorie He for She établi par l’ONU Femmes. Ce classement désigne les décideurs du monde entier, dont les présidents d’universités engagés pour l’égalité hommes-femmes et « leur capacité d’influence sur le sujet » rappelle Le Monde. Cela fait donc tache. Car quinze mois après leur sortie de l’école, la différence de salaire entre hommes et femmes s’est accentuée de quasiment la moitié, entre la promotion 2012, où il était de 15%, et celle de 2013, où il est de 30% !

Dans les détails, les diplômés hommes toucheraient un salaire brut compris entre 48 100 et 52 500 euros, contre 40 600 à 37 100 euros pour les femmes. Malgré le diplôme prestigieux de l'école, les inégalités de salaires persistent donc pour les femmes. Une réalité qui reflète les « inégalités dans la société », analyse Hélène Kloeckner, référente en égalité femmes-hommes à Sciences Po. Par ailleurs, les hommes et les femmes font des choix de carrières différents. Les femmes vont privilégier les domaines de la communication, des ONG, des associations, de l’éducation ou de la recherche, souvent moins rémunérateurs que les secteurs choisis par les hommes : finance, assurances, commerce ou distribution. CQFD.



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