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Sur Résa


Béatrix Foisil-Penther
Vendredi 12 Juin 2015




Finie l’improvisation ? En matière de restauration, notamment dans les endroits courus, c’est hélas la tendance. Bientôt, résa obligatoires, prépaiement, acompte et applis dédiées.


Fooding, évènements culinaires, excitation gastronomique, nouvelle mode, ou tout simplement tables prisées… À Paris, des milliers d’établissements existent. Mais par la loi de l’emmerdement maximal, et souvent par effet de mode, tout le monde veut dîner au même endroit. Le parisien est snob. Quand quelqu’un veut quelque chose, tout le monde le veut. C’est bien connu. Et à Paris, c’est une centaine de tables qui suscitent intérêt et désir.
 
Résultat, plus d’impro. Il faut planifier à l’avance. Ce qui, pour certains, engendre agacement – on les comprend – et frustration. On les comprend moins, car le bistrot du coin est aussi très bien ! Pour éviter ces sentiments ambivalents, le secteur de la restauration essaye de trouver des parades. Et comme nous sommes à l’ère 2.0, c’est du côté des applis et du numérique que les solutions apparaissent. Aux États-Unis, existent déjà des applis, Resy ou Killer Rezzy, qui permettent de trouver à la dernière minute une place dans un restaurant prisé. Bien sûr, il faut payer pour cela.
 
Aujourd'hui, et de plus en plus, booking, ou réservation en ligne, sont le sésame. En France, ce n’est pas l’habitude, ni pour les restaurateurs qui prennent traditionnellement des réservations par téléphone. Encore moins pour les clients. Ainsi, d’après Opinionway, seuls 31% des Français se sont connectés pour réserver une table au restaurant. Pourtant, à l’image du site La Fourchette, c’est l’avenir.

La Fourchette, qui appartient au groupe Trip Advisor, est numéro un en Europe du service de réservation de restaurants par Internet. Un service payant pour les restaurants qui s’inscrivent : « pour les restaurateurs, c’est un grand changement car c’est un service payant (…) Mais depuis deux ans, ils comprennent que c’est une opportunité exceptionnelle de conquérir de nouveaux clients, de mieux les écouter, de marketer leur établissement auprès des Français et des touristes », explique à M Le Magazine du Monde, Bernard Jelensperger, président de La Fourchette.
 
Le Fooding va également s’y mettre, avec la possibilité de réserver une table directement dans un restaurant cité dans le guide. Plus largement, l’avenir est au prépaiement. Le principe est celui de la prévente, comme pour une place de concert. La date, l’heure sont décidées à l’avance, et on paye également sont ticket d'entrée avant d’avoir mis les pieds dans un établissement. Les arrhes afin de réserver une table et d’être sûr d’avoir une place sont aussi une piste évoquée. Le restaurateur quant à lui, est dédommagé si le client ne vient pas. C’est un peu comme la psychanalyse : une séance prévue, même annulée est due. Allez, le bistrot du coin est aussi très bien ! Et l'impro, ça a du bon !
 
 
 


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