Carrière

Travail et réseautage sont-ils incompatibles ?


La Rédaction
Jeudi 7 Novembre 2013




La sécurité de l’emploi n’existe plus, y compris dans l’administration. Pour les entrepreneurs, les affaires n’ont jamais été aussi dures à décrocher. La crise oblige les actifs à se bouger et à être à l’écoute de toutes les opportunités. Encore faut-il pouvoir réseauter en plus de son activité professionnelle tout en respectant le cadre de vie privée.


Début novembre avait lieu dans un très feutré salon privé parisien proche des très chics Champs Elysées une conférence. Cette manifestation sur invitation nominative payante a commencé à 19h. Jusque-là, tout est classique. Le sujet est très intéressant, « les Etats-Unis et le Moyen Orient, une relation d’amour haine ? » avec intervention en langue anglaise de spécialistes de très haut niveau. La salle était à moitié pleine : plus de 200 personnes tout de même, paradoxalement avec un indicateur d’inscription qui affichait complet. Habituellement ce type d’évènement peine à rassembler une centaine de personnes.

Et ô surprise, la salle se remplit petit à petit, surtout vers la fin de la conférence, vers 20h30. La conférence une fois terminée, la salle de réception est comble. Et quasiment tous les inscrits sont présents. Il suffit de passer de petit groupe en petit groupe, un peu comme dans une ruche où les abeilles vont et viennent, pour écouter les « pitchs » des uns et des autres, et de se retrouver avec un paquet de cartes de visites à la fin de la soirée qui dure jusqu’à 23h, le temps de brasser un maximum de contacts, et de retrouver de vieilles connaissances.

Vous pouvez être sûr que dans les jours qui suivent, vous aurez de nombreuses demandes de mises en relation sur les réseaux sociaux, et les rendez-vous informels peuvent se transformer en opportunités d’affaires ou de poste potentiels. On ne sait jamais ! C’est le principe de l’effectuation : aller à l’opportunité vers un objectif qui n’est pas réellement fixé.

Mais qu’en est-il de la vie privée ? Si l’employé effectue cela tous les soirs, cela peut revenir très cher, car une invitation peut coûter plus de cent euros. Et après une dure journée de travail, autant pouvoir rentrer chez soi et se poser. Côté hygiène de vie, ce n’est pas non plus fameux, car piquer des cacahuètes et des petits fours tous les soirs lors d’un apéro qui fait office de dîner, la prise de poids et le risque de maladies afférentes augmentent sensiblement.

Le phénomène est récent. Les « after work » qu’ils soient de secteurs spécialisés ou d’associations d’anciens élèves se multiplient. Dans une ambiance décontractée, les langues se délient autour d’un verre, seul prix à payer. Rien de tel pour rester dans le vent, aussi bien en termes d’affaires que d’actualité business. Il n’est pas rare de rencontrer ses concurrents ou certains collègues. Rien pour HEC Alumni, on peut en recenser environ deux par semaine en fonction des thèmes ! Et c’est sans nul doute la bonne attitude afin d’être visible et de veiller les bons plans. Entre une et deux sorties par semaine s’avère fructueuses à long terme. Pour un commercial, il vaut mieux compter entre deux et trois sorties hebdomadaires.

Ceci semble peut-être beaucoup, mais les nouvelles habitudes en entreprise ont changé la donne : moins de déplacements, moins de voyages professionnels. Rester connecté localement, en sortant, peut s’avérer bien plus payant. Et ce n’est pas pour cela que la vie privée va en prendre un coup. Au contraire, chacun rentre chez soi tous les soirs, certes tardivement.


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