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Vol et vandalisme à Pompéi : l’Italie face à l’enjeu de la conservation


Speedy Life
Lundi 24 Mars 2014




Mardi 18 mars, la Surintandace archéologique du site historique de Pompéi révélait au monde qu’un fragment de fresque représentant la déesse de la chasse Artémis avait été volé. Un pan de mur de la maison de Neptune, non ouverte au public, a été vandalisé par les voleurs : pour s’emparer du morceau de fresque, ceux-ci l’ont purement et simplement arraché de l’ensemble auquel il appartenait.


Vues de Pompéi -Photo : McLillo
Compte tenu des dégâts occasionnés sur le mur vandalisé, la Surintendance suspecte que le morceau de fresque a été extrait à l’aide d’un objet métallique. Mais les responsables du site archéologique n’expliquent pas comment ce pillage a pu avoir lieu dans un lieu si surveillé. Le vol a d’ailleurs été découvert par l’un des gardiens du site une semaine auparavant. Mais les enquêteurs ont pris soin de ne pas révéler l’information pour faciliter le démarrage de l’enquête.
 
En Italie, cette nouvelle a suscité une forte indignation à l’échelle du pays. Pompéi est l’un des plus hauts lieux d’histoire du pays et un symbole de son héritage culturel. Or depuis quelques années, les incidents s’y succèdent, mettant en cause la qualité de la gestion du site par les autorités italiennes et allant même jusqu’à pousser l’Union européenne à rappeler à l’Italie son devoir de prendre soin de ce lieu « emblématique pour l’Europe et pour le monde ».
 
En 2011 par exemple, plusieurs effondrements constatés sur des monuments majeures ont marqué les esprits : plusieurs pans de mur de la Maison des Glatiateurs et de la Maison du Moraliste sont tombés à terre, tandis qu’un pilier de la maison de Loreius Tiburtinus a également cédé peu après. En 2012, c’est la célèbre Villa des  Mystères qui a payé son tribut au temps : une poutre du toit de la maison a lâché à son tour, occasionnant d’importants dégâts. Début mars 2014, une partie du Temple de Vénus, et de la Nécropole se sont effondrés également.
 
Le premier ministre Matteo Renzi a affirmé vouloir s’en remettre à des investisseurs privés pour prendre en charge les opérations de restauration. Suite aux réactions provoquées par les incidents survenus sur le site et aux sollicitations de l’Union européenne, l’Italie a également déclaré vouloir mettre 2 millions d’euros à disposition de l’entretien du site. Mais les médias nationaux surveillent attentivement le train des dépenses de conservation, et continuent de déplorer encore aujourd’hui une mobilisation effective de fonds bien inférieure aux objectifs affichés par les pouvoirs publics.


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