Abus sur le made in France : le gouvernement veut créer un Origine Score
Jusqu’à présent, l’obligation de mentionner l’origine était réservée aux produits bruts tels que les fruits, légumes, viandes et poissons, laissant les consommateurs dans l’incertitude quant à la provenance des ingrédients des produits transformés. Mais une enquête de la répression des fraudes vient changer la donne. Sur les 1.000 établissements inspectés, 372 présentaient des anomalies, parmi lesquelles 70 étaient considérées comme graves, impliquant des pratiques commerciales trompeuses. Ces infractions comprenaient l’utilisation indue du drapeau français sur des produits dont les ingrédients ne provenaient pas de France, créant une fausse impression de proximité et de qualité auprès des consommateurs. « Ces pratiques commerciales trompeuses ne peuvent plus être tolérées. Nous devons agir pour garantir la transparence et la vérité sur l’origine des produits alimentaires », a ainsi martelé la ministre déléguée des PME et du Commerce, Olivia Grégoire, au micro de Sud Radio.
La réponse du gouvernement pour empêcher les fraudes et les abus : créer un Origine Score. « Il est essentiel que les consommateurs sachent d’où viennent les ingrédients de ce qu’ils mangent, qu’ils soient capables de distinguer les produits européens de ceux qui ne le sont pas, et de connaître le pays de provenance ainsi que le lieu de fabrication », appuie Olivia Grégoire. Cette démarche vise à ce que les consommateurs disposent d’informations précises pour qu’ils puissent faire des choix alimentaires en toute connaissance de cause, favorisant ainsi les produits issus de pratiques durables et éthiques.
Pour une harmonisation européenne
Du côté des producteurs, mais surtout des fabricants et des distributeurs, l’adaptation à l’Origine Score nécessitera une révision complète de leurs chaînes d’approvisionnement et de leurs pratiques de communication. Bien que cela puisse représenter un défi logistique et financier, notamment en termes de traçabilité des ingrédients et de mise à jour des emballages, il s’agit également d’une opportunité de se différencier sur le marché en mettant en avant la qualité et l’origine de leurs produits. En plus d’une meilleure transparence, le gouvernement vise à ce que l’Origine Score puisse assurer une meilleure rémunération pour les producteurs français et européens. Les distributeurs et les industriels sont appelés à travailler avec le gouvernement, sur la base du volontariat, afin que cette mesure puisse être mise en place dans les rayons dès cet été 2024.
L’objectif à long terme de l’Origine Score est d’harmoniser les pratiques de transparence à travers l’Europe, créant ainsi un standard commun pour l’information alimentaire. Le gouvernement envisage en effet de porter l’Origine Score devant les instances européennes d’ici 2025. S’il est adopté, il pourrait non seulement faciliter les échanges commerciaux au sein des pays membres de l’UE, mais aussi élever le niveau de confiance des consommateurs dans les produits alimentaires européens. « L’Europe doit être un modèle de transparence et de qualité alimentaire. L’Origine Score est un pas dans cette direction », a ainsi conclut Olivia Grégoire.