Ecrire mais ne rien entendre
L’étude menée par des chercheurs de la prestigieuse université de Princeton aux Etats-Unis a porté sur la population étudiante et sur l’efficacité de leur prise de note pour la mémorisation de leurs cours. En travaillant sur leurs ordinateurs, il a été démontré que ces étudiants se déconcentraient rapidement du fait de la connexion de leur matériel à Internet, aux réseaux sociaux, voir à des jeux.
Mais il existe d’autres raisons pour lesquelles la prise de note sur ordinateur se révèle moins efficace. Ecrire avec un stylo, c’est à dire plus lentement et automatiquement que sur un clavier, c’est déjà digérer l’information communiquée, sélectionner les points importants et donc démarrer le travail de mémorisation. Ainsi, non seulement nous sommes plus attentifs lorsque nous prenons des notes à la main, mais nous pouvons directement rebondir sur ce qui est dit et alimenter la réflexion. Finalement, comme l’écrit le chercheur responsable de cette étude : « Taper à la vitesse de la lumière encourage à transcrire ce que l’on entend, sans faire vraiment attention à ce qui est dit ».
Pour André Nieoullon, professeur en neurosciences à l’Université d’Aix-Marseille et interviewé par Atlantico, il a été prouvé que « si l’on veut écrire correctement, il faut logiquement comprendre ce que l’on couche sur le papier. » De là, la nécessaire attention et compréhension de ce que l’on écrit au fur et à mesure de sa prise de notes. C’est cet esprit de synthèse qui n’est pas forcément activé lorsque l’on tape les notes à l’ordinateur, situation où le cerveau est plus sollicité par des habiletés techniques pour éviter les fautes de frappe.
Toutefois, il faut relativiser les inconvénients de la prise de notes sur ordinateurs par le simple fait que nous sommes de plus en plus efficaces dans la technique de dactylographie, ce qui tend à nous laisser plus de marge de manoeuvre pour mettre en perspective ce que l’on écoute.
Noter n’est pas retranscrire
Toute la valeur ajoutée de la prise de note vient donc du fait que noter, ce n’est pas retranscrire textuellement ce qui est dit. Il est impératif d’écouter, de comprendre, de synthétiser et enfin… de noter ! Pour autant, il existe des trucs pour améliorer l’efficacité de la prise de note manuelle, tels que les abréviations, les raccourcis syntaxiques, la mise en forme, les symboles ou les procédés substitutifs. Autant de codes qui nous sont propres et qui demandent de l’entraînement.
Pour acquérir une bonne méthode, nous vous conseillons l’ouvrage :
La prise de notes efficace : Acquérir des techniques opérationnelles en toutes circonstances / Ysabelle Cordeil-Le-Millin. Dunod, 2012