« Le jour où j’ai cessé de m’informer. » C’est le titre d’un papier du Monde. Il se fait l’écho d’une expérience intéressante : comment une femme de 43 ans a choisi de ne plus se tenir informer des aléas du monde. Cela dure depuis un an. Isabelle Ducau, pour qui l’actualité et les informations avaient un effet anxiogène, a décidé de ne plus ouvrir de journaux, ni d’allumer de radio. Encore moins sa télévision.
À l’origine, cette détox n’a pas fait l’objet d’un choix réfléchi ou d’une « bonne » résolution prise à l’avance. Plutôt la conséquence radicale après un burn-out, une période de stress intense. « L’actualité m’angoisse, me déprime », dit-elle. » Aujourd’hui, elle se rend compte qu’elle est « plus sereine sans entendre les horreurs du monde à longueur de journée. » Elle ajoute : « je crois que je ne reviendrai pas en arrière. »
Quand elle craque, en avril 2015, « couper les actus est la première chose qui m’est venue à l’esprit. » Il faut dire, Isabelle Ducau ne risquait pas de souffrir du syndrome du Fomo, Fear of missing out en Anglais, ou la peur de rater une information. La jeune pharmacienne était plutôt du genre connecté : « avant, j’étais sur France Inter matin et soir. Je déposais ma fille à l’école à 8 h 30, puis je prenais la route avec la revue de presse. Suivait l’invité du jour. J’arrivais juste avant le journal de 9 heures. Sur le chemin du retour, vers 17 h 30, les humoristes de Si tu écoutes, j’annule tout passaient l’actualité à la moulinette. »
Depuis cet épisode de surmenage, « éviter les actualités est devenu un réflexe. » Si elle veut en savoir plus sur un sujet, elle se renseigne. Mais elle choisit aussi le moment : « cela change tout. Recevoir une mauvaise nouvelle en pleine figure quand on n’a pas l’énergie amplifie le mal-être. Depuis que je ne subis plus l’information, j’ai vraiment gagné en sérénité », explique t-elle à la journaliste du Monde. Il est question de ne plus subir donc, et de choix aussi. D’ailleurs, elle a créé son blog, « un média positif. »