Reçue récemment par l’Université de Genève, Martha Russell, responsable de l’incubateur de startups « MediaX » de l’université de Stanford en Californie et spécialiste des écosystèmes d’innovation, a donné une conférence sur la thématique de la destruction créatrice liée à la génération Y.
Du passé faisons table rase
La notion de « creative disruption », selon Martha Russell caractérise la créativité dont fait preuve la génération Y, qui cherche à créer du neuf en remplaçant complètement ce qui préexistait, à la différence de la notion de création par étape, qui tient compte du passé pour se construire plus harmonieusement. Ce phénomène est largement le fait de l’accélération du changement où, selon Martha Russell, « Ce qui aurait pris auparavant dix ou quinze ans peut maintenant apparaître beaucoup plus vite à cause de l’omniprésence de la communication ».
Les conditions de l’innovation
Martha Russell a également abordé les 5 règles à observer pour favoriser l’innovation en entreprise aujourd’hui : ne pas hésiter à faire et refaire des essais, tirer profit de ses erreurs le plus rapidement possible, les admettre et les partager avec ses collègues, tout en n’impliquant que les meilleurs d’entre eux. « Pour un bon climat entrepreneurial, il faut respecter la «règle des deux pizzas» de Jeff Bezos (ndlr: le PDG d’Amazon). Dans l’équipe, il faut toujours pouvoir partager deux pizzas. » indique Martha Russell, soulignant qu’au delà, l’équipe n’est déjà plus efficace. Il faut en effet que la spécialité de chacun puisse s’exprimer et que chacun écoute et se nourrisse de l’autre, un peu comme dans un groupe de jazz.
Un fossé plus important que jamais avec la génération Y
Un récent article paru dans la Harvard Business Review France et intitulé « Travailler avec la génération Y » aborde le décalage des pratiques professionnelles entre la génération Y et ses prédécesseuses, décalage plus important que jamais. Les jeunes salariés sont par exemple connectés en permanence à Internet, portent haut les valeurs du bien être en entreprise et cherchent à établir un équilibre vie privée/vie professionnelle dès leur embauche. Ils sont par ailleurs de plus en plus sensibles à l’éthique en entreprise et n’hésitent pas à s’engager, ce que les plus âgés n’osaient pas faire, et surtout pas dès leur arrivée dans l’entreprise.
C’est en fait une chance pour l’entreprise d’avoir des éléments moteurs, loyaux, capables de dynamiser l’organisation et d’innover. Encore faut-il savoir les écouter et s’y adapter.