Tendances

​L’ONU au Mali veut féminiser le personnel sur place


Clarisse Rosius
Jeudi 2 Juin 2022




Alors que la situation au Mali est hors de contrôle pour l’ONU et les puissances occidentales, la Mission des Nations Unies sur place (MINUSMA) publie un communiqué pour souligner son action sur la féminisation du personnel.


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Les entreprises et organisations internationales semblent voir dans leur communication des cases à cocher. Quitte à ce que le message soit inaudible ou totalement déconnecté des enjeux. Ainsi, quand la Mission de l’ONU au Mali (MINUSMA), publie un communiqué sous forme d’interview de la Commissaire de la Police de la mission, la première question passe très loin des enjeux actuels du pays : « ONU Info : Vous êtes la Commissaire de la police de la MINUSMA et cela fait un peu plus d'un an que vous avez intégré la Mission. Y a-t-il une parité entre hommes et femmes au sein de la composante police ? »
 
C’est ainsi qu’une haute responsable de la mission de l’ONU dans un pays qui a multiplié les gestes de défiance vis-à-vis de la France et des occidentaux et alors que le rôle de la MINUSMA est à définir, la générale de division Bettina Patricia Boughani parle statistiques et femmes : « Concernant les effectifs de femmes, nous sommes à un tout petit peu moins de 25% de personnel féminin au niveau des policiers individuels et nous sommes à environ 13% au niveau des personnels féminins qui servent au sein des unités de police constituée. Nous avons un projet actuellement qui s'appelle l'initiative Elsie pour développer le nombre de femmes au sein des unités de police constituée à travers la logistique, donc en améliorant ou en soutenant l'hébergement des femmes. L'idée est d'amener et de déployer davantage de personnels féminins. »
 
L’interview est finalement contreproductive et donne l’effet exactement inverse de ce qu’elle cherchait à faire. Car à sa lecture, on a bien l’impression que les seules réponses qu’apporte la haute responsable concerne la parité. « Je pense que la présence des femmes Casques bleus permet d'approcher un peu plus facilement la population et je pense aux femmes et aux jeunes au regard du contexte culturel, au regard de certains échanges. Ça c'est vraiment le premier point. Le 2e point, c'est également à travers les femmes policières, gendarmes, militaires également, qui sont Casques bleus, cela permet, à mon sens, de démontrer que la femme peut assurer une mission de sécurité et permettre peut-être à des jeunes filles qui rêvent peut-être d'être policière ou gendarme ou militaire, de démontrer que c'est possible. Je pense que ça c'est vraiment important. »
 
Or, c’est bien pour une mission opérationnelle qu’elle a été nommée et non en responsable égalité de genres.


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