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Fait maison : la mention abandonnée sur pression des lobbys


Paolo Garoscio
Mercredi 20 Mars 2024





L'initiative gouvernementale visant à fortement améliorer la transparence dans le secteur de la restauration française en imposant la mention "non fait maison" sur les menus a été abandonnée le 19 mars 2024. Un coup dur pour les consommateurs, mais une victoire pour les restaurateurs.


Pas de mention « non fait maison »

Cette proposition de loi du groupe Renaissance visait à permettre aux consommateurs de facilement identifier les plats préparés sur place et des produits industriels utilisés par les restaurants. Une mesure qui ne plaisait guère aux syndicats des concernés qui craignaient une stigmatisation d’une partie de la profession, alors que celle-ci est toujours à la peine. Après les confinements et les fermetures liées à la Covid-19, l’inflation a pris le relais et les Français se rendent moins au restaurant qu’avant la crise sanitaire.

Pourtant, l’objectif de cette loi avait de quoi séduire : garantir aux clients des 175 000 restaurants de l'Hexagone une information claire sur l'origine des plats consommés. Le gouvernement, par la voix de la ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation, Olivia Grégoire, avait exprimé fin octobre 2023 son désir de voir apposer une mention « non fait maison » sur tout plat ne répondant pas à ce critère, avec l'espoir de pousser les établissements vers plus de préparations maison.


Une proposition de loi retirée

Le GHR et l'Umih, principaux syndicats patronaux de l'hôtellerie-restauration, ont exprimé leur satisfaction suite à ce retrait, arguant que la mention envisagée aurait eu un impact négatif sur l'image des établissements. Ces derniers prônent « la mise en place d'un système d'affichage spécifique, obligatoire et harmonisé, permettant aux consommateurs d'identifier clairement les plats fait maison de ceux non fait-maison, à partir de produits industriels ».

« La ministre prend acte du retrait de cette proposition de loi qui portait en elle une belle ambition, celle d'une meilleure transparence au service des consommateurs », souligne le cabinet d’Olivia Grégoire ce mercredi 20 mars 2024. La ministre se dit toutefois toujours ouverte à la discussion pour trouver un terrain d’entente afin de répondre aux exigences de transparence des consommateurs et de ne pas trop pénaliser les restaurateurs. Richard Ramos, parlementaire MoDem invité de la matinale de TF1 et très engagé sur les questions alimentaires, a déploré le pouvoir des lobbyistes, promettant de redéposer le texte.