Les statistiques sont toujours problématiques, mais encore plus lorsque les chiffres ne sont pas probants. Ainsi, tout en prenant du recul par rapport aux annonces d’augmentation entre 2021 et 2020, notons que le sujet prend une place importante dans le débat public au Canada. « Mais depuis le début de l’année 2021, le Québec tient un autre décompte macabre. Celui des femmes assassinées par leur conjoint ou ex-conjoint. Dix femmes tuées en seulement quatre mois, quand en 2020, sur l’année entière, douze féminicides étaient à déplorer. Chaque victime est unique : Dyann Serafica-Donaire, 38 ans, Kataluk Paningayak, 43 ans, Rebekah Harry, 29 ans, Nadine Jolicœur, 40 ans… Elles vivaient à Laval dans la grande banlieue de Montréal, à Sainte-Sophie dans la jolie région des Laurentides ou à Ivujivik dans le Grand Nord. Les unes ont été poignardées, d’autres frappées à coups de hache, rouées de coups ou encore tuées par balle. Mais leurs histoires sont tristement communes : des femmes prisonnières de relations toxiques, ayant parfois eu le courage de rompre ou sur le point de le faire, des compagnons violents, qui ont choisi de les tuer » relève Le Monde .
Inutile de forcer le trait sur une augmentation pour souligner la tristesse qui entoure ces drames. D’autant que les commentaires sont incohérents sur les liens entre les confinements et les violences conjugales. Car si les associations en toute logique alertaient dès 2020 sur les risques d’une période où la possibilité de sortir de chez soi ou sonner l’alerte, voilà que les mêmes qui faisaient le lien expliquent que la fin des restrictions aura aussi un effet. « Mais il pourrait y avoir pire que cet enfermement subi : les premières bouffées d’oxygène post-pandémie pourraient faire courir à ces femmes un danger plus grand encore. « Nous observons que les drames se nouent souvent à la faveur des mesures de déconfinement, comme la réouverture des magasins ou le retour permis sur les lieux de travail. Quand le conjoint violent craint de perdre son absolu pouvoir, il y a un risque supplémentaire qu’il passe à l’acte » » avance le journal français en s’appuyant sur l’analyse d’une responsable de maison d’accueil pour les victimes.