Le chèque énergie ne sera pas versé en avril comme d’habitude, mais en novembre. Une mauvaise surprise pour des millions de foyers modestes, alors que les factures continuent d’augmenter. Pourquoi ce retard ? Et qui sera concerné ?
Pourquoi vous ne recevrez pas votre chèque énergie en avril
En 2025, l’envoi du chèque énergie – habituellement programmé au printemps – est reporté à novembre, officiellement en raison de l’adoption tardive de la loi de finances, promulguée mi-février après une censure du gouvernement Barnier. Un report administratif selon Bercy, mais une réalité politique délicate : ce retard prive temporairement 6 millions de foyers d’un soutien pourtant crucial face à la hausse continue des factures énergétiques.
En 2024, 5,7 millions de chèques énergie avaient été envoyés, pour un montant variant de 48 à 277 euros selon les revenus. En 2025, les bénéficiaires disposeront exceptionnellement jusqu’au 31 mars 2027 pour utiliser leur chèque, un allongement inédit qui révèle l’ampleur du décalage prévu. Si le gouvernement évoque un simple ajustement administratif lié au calendrier budgétaire, ce report reste lourd de conséquences pour les ménages aux revenus modestes, souvent confrontés à des factures d’énergie difficilement absorbables sans aide.
Ce qui change pour toucher le chèque énergie
Le dispositif évolue. Exit la référence à la taxe d’habitation pour déterminer l’éligibilité. Désormais, le chèque sera attribué automatiquement à partir de deux critères : le numéro de Point de Livraison (PDL) du logement et le revenu fiscal de référence (RFR). Ce changement, présenté par le ministère comme une simplification, devrait éviter les erreurs d’attribution. « Nous voulons garantir une transition fluide vers ces nouvelles modalités », a déclaré un porte-parole au Figaro.
Mais les seuils de revenus, eux, ne bougent pas : 11.000 euros pour une personne seule, 16.500 euros pour un couple, jusqu’à 23.100 euros pour un foyer avec deux enfants. Aucun ajustement à l’inflation. Et surtout, près d’un million de chèques 2024 n’ont pas été utilisés, un chiffre alarmant selon les associations. Pour y remédier, l’État a ouvert un guichet de rattrapage entre juillet et décembre, émettant 172.000 chèques supplémentaires – une rustine, pas une réforme.
Autre promesse gouvernementale : la dématérialisation totale du dispositif à partir de l’été 2025. Le chèque énergie deviendra électronique, téléchargeable en ligne. Une avancée technique qui pose déjà la question de l’accessibilité pour les publics les plus fragiles : personnes âgées, zones blanches, foyers sans outils numériques…