Alors que la région pourrait connaitre un bouleversement géopolitique avec les appétits de la Chine visant Taiwan, la Corée du Sud change de président. C’est le conservateur Yoon Suk-yeol, qui défend une ligne de fermeté face à la Corée du Nord et la Chine qui l’emporte. « Yoon Suk-yeol a dû attendre près de quatre heures du matin, ce jeudi pour proclamer une victoire aux forceps, à l’issue de la campagne présidentielle la plus disputée de l’histoire de la jeune démocratie sud-coréenne. Le candidat conservateur a rassemblé 48,5% des suffrages, et moins d’un point d’avance sur son pugnace adversaire du Parti démocrate, Lee Jae-myung, crédité de 47,8% des votes, en promettant libéralisation économique, et fermeté face à la Corée du Nord, et la Chine » rapporte Le Figaro .
Du point de vue géopolitique, et du positionnement du pays dans la région, ce pourrait être une rupture avec le démocrate sortant Moon Jae-in qui militait pour un rapprochement avec la Corée du Nord mais ne pouvait constitutionnellement pas se présenter. « Yoon ramène les conservateurs à la Maison-Bleue, brisant la tradition d’une alternance décennale, entre gauche et droite, en vigueur depuis le tournant du siècle, augurant d’une ligne de fermeté face à la Corée du Nord, et la Chine, en étroite coordination avec les États-Unis. Joe Biden a rapidement décroché son téléphone pour congratuler le président élu de cet allié clé de l’Amérique en Asie du Nord-Est, où sont posté 28 500 GI’s, l’œil rivé sur Kim Jong-un, et la Chine renaissante, dans un contexte de nouvelle Guerre froide, encore exacerbé par le conflit en Ukraine » résume le quotidien.
Le nouveau président est un magistrat chevronné et réputé intègre mais sans expérience politique. « Yoon met l’accent sur son agenda économique en faveur du secteur privé, frappé par la hausse des impôts et des contraintes épidémiques sous l’administration de centre gauche, avec pour priorité la relance de la compétitivité alors que la 4e économie d’Asie est rattrapée par la hausse du pétrole, suite aux sanctions occidentales contre la Russie. Il plaide pour la relance du programme atomique civil afin d’amortir la facture énergétique de cette puissance industrielle exportatrice, tirée par les géants Samsung ou Hyundai. Le nouveau président promet la construction de plus de trois millions de logements, en particulier pour les plus jeunes, alors que la crise immobilière, et le chômage naissant, découragent les nouvelles générations à s’installer en ménage, aggravant la crise démographique du pays du matin frais, dont le taux de fertilité est tombé à 0,8 enfant par femme, le plus bas de l’OCDE. Un enjeu stratégique et économique majeur pour l’avenir de la Corée du sud, rétive à l’immigration » conclue Le Figaro.