Face à la crise : les territoires peuvent compter sur le dynamisme de leurs PME

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Face à la crise : les territoires peuvent compter sur le dynamisme de leurs PME
Face à la crise : les territoires peuvent compter sur le dynamisme de leurs PME | Speedy life

Si la pandémie mondiale a entraîné une crise sans précédent, elle n’a heureusement pas mis l’économie totalement KO. En France, certaines entreprises particulièrement dynamiques et résilientes ont, malgré les difficultés rencontrées lors de cette année difficile, plutôt bien résisté. Mieux encore, ces PME qui ont su faire preuve de détermination et d’esprit d’initiative contribuent significativement, par leur ancrage territorial, à préserver activités et emplois dans les territoires.

Nul besoin d’être un expert en économie pour comprendre que la pandémie de Covid-19 a causé des ravages sur le plan économique, en France comme partout dans le monde. Un chiffre résume à lui seul les conséquences désastreuses de cette crise sanitaire sur l’économie française : en 2020, le PIB de notre pays a chuté de 8,3%. Une récession comme la France n’en a jamais connu depuis la Seconde Guerre mondiale. Si tous les secteurs d’activités et si tous les territoires et les métropoles de notre pays en ont fait les frais, et que pas une seule région n’a été épargnée, les principales victimes de cette crise sans précédent ont sans aucun doute été les PME. Certes, elles ont pu bénéficier d’aides de l’État, qui n’a pas été avare de subventions pendant cette période difficile, mais cela n’a pas toujours suffi, sans doute parce que l’argent public ne peut pas tout sans une initiative privée dynamique, et un potentiel réel pour les entreprises aidées. Heureusement, au milieu de ce marasme, des PME parviennent à garder la tête hors de l’eau. Mieux encore, ces entreprises, solidement implantées dans leur territoire contribuent, par leur ancrage local, chacune à son niveau, au dynamisme de leur région et à la préservation d’autres activités. En voici quelques-unes, dans des secteurs parfois inattendus.
 

Le zoo de Beauval met un tigre dans le moteur de l’économie du Loir-et-Cher

La performance est assez incroyable pour être soulignée : malgré 20 semaines de fermeture en 2020, le ZooParc de Beauval a réussi à attirer 1,2 millions de visiteurs, soit une baisse de seulement 25% par rapport à l’année précédente. Cette fréquentation quasi-inespérée a permis au plus grand zoo de France de limiter les dégâts économiques engendrés par la crise sanitaire. « Nous avons même pu recruter 100 personnes de plus pendant l’été », se félicite Rodolphe Delord , le directeur, qui indique qu’entre juin et août, le taux de fréquentation du parc a même augmenté de 16% par rapport à 2019 sur la même période. Et cette bonne santé du ZooParc malgré la crise sanitaire est une excellente chose pour l’économie locale car c’est peu de dire que la PME familiale devenue premier zoo de France contribue grandement au dynamisme du département. Selon Rodolphe Delord, les retombées économiques du zoo sur l’économie locale équivaudraient à trois fois son chiffre d’affaires annuel.
 
Plus précisément, d’après une étude commandée par le ZooParc de Beauval en 2018, chaque visiteur représente 47 € de retombées économiques pour le territoire et un emploi équivalent temps plein au zoo crée 2,5 emplois dans la région. Il faut dire que Rodolphe Delord met un point d’honneur à privilégier les entreprises du cru. « Ma priorité est de faire travailler l’économie locale : des entreprises françaises et régionales, que ce soit en maçonnerie, électricité, génie civil… Tous nos investissements vont dans ce sens”, confirme le directeur. Et avec les nombreux travaux prévus au sein du parc en 2021, mais aussi dans les deux à trois prochaines années, c’est une excellente nouvelle pour le tissu économique loir-et-chérien.
  Cavok, son activité fait décoller l’Allier

Certes moins connue du grand public que le ZooParc de Beauval, la PME Cavok n’a rien à lui envier au niveau de la santé financière comme de l’ancrage territorial. Installée sur la commune de Lapalisse, dans l’Allier, depuis sa création en 1997, cette filiale française de la société luxembourgeoise CAE Aviation a connu une croissance constante. D’abord uniquement dédiée au parachutisme militaire, la PME se développe en bâtissant notamment un centre de maintenance sur l’aérodrome de Lapalisse-Périgny. C’est sur ce site que Cavok assure ses activités de maintenance, d’intégration industrielle et de formation des opérateurs et pilotes, tout en vivant en totale symbiose avec son territoire d’implantation. « CAE-Aviation a investi plus de 12 M€ à Lapalisse depuis 2013, en construisant le bâtiment de maintenance pour Cavok en 2013-2014, en devenant propriétaire de l’aérodrome de Périgny-Lapalisse en 2017, et en modernisant les locaux de sa filiale Vérité en 2020. Et notre assise locale va encore se renforcer, puisque Cavok va investir environ 3 M€ pour la construction d’un nouveau hangar qui sera livré à l’été 2022 », détaille Laurent Aubigny directeur général de CAE-Aviation.
 
Par ailleurs, Cavok est un vecteur fort de la formation professionnelle régionale et a également recours à plusieurs sous-traitants régionaux. « Don Foster, à Seuillet, pour la peinture, la soudure et l’assemblage, le Groupe RJ à Clermont- Ferrand, pour la chaudronnerie et la structure, Allier Découpe, à Creuzier le Neuf, pour la découpe », énumère Laurent Aubigny. Acteur majeur de l’économie locale donc, Cavok compte bien continuer à se développer et à recruter. L’entreprise a d’ores et déjà prévu d’investir environ 3 M€ pour la construction d’un nouveau hangar qui sera livré à l’été 2022 et espère recruter une quinzaine de salariés supplémentaires d’ici 2022. Des projets qui ont toutes leurs chances d’aboutir car l’entreprise a traversé la crise qui a touché le secteur aéronautique sans y laisser de plumes. « Dans le secteur de la surveillance aérienne, il n’y a pas eu de ralentissement, car c’est une activité régalienne peu sensible à ce genre d’aléas sanitaires », explique Laurent Aubigny. En bonne santé et capable d’honorer ses engagements dans la durée, Cavok fait figure d’exception dans la crise actuelle que connait le secteur aéronautique et c’est bien sûr une bonne nouvelle pour l’entreprise elle-même, mais aussi pour tout son écosystème auvergnat.
 

Loc Maria Biscuits dynamise Quimper et sa région

C’est un véritable retour aux sources qu’a opéré l’entreprise Loc Maria Biscuits en juillet 2020 en installant son usine de productions de crêpes dentelle à Quimper, ville où cette gourmandise légendaire est née. Mais au-delà de l’aspect symbolique de cette opération, ce retour au bercail est aussi une aubaine pour l’économie quimpéroise en particulier, et finistérienne en général. Déjà, parce qu’en y rapatriant une partie de sa production, l’entreprise familiale a investi plusieurs millions d’euros pour acquérir un local de 4000m² dans la zone de Kerdroniou. Ensuite, parce que ce rapatriement de la production de crêpes dentelle salées va créer des emplois dans cette zone d’activités.  « A notre échelle, nous avons la volonté de contribuer à l’économie locale et d’être moteur de l’emploi », explique Aurélie Tacquard, Présidente du groupe Loc Maria Biscuits avant de détailler : « Depuis l’été dernier, pour ce site de production, nous avons créé six CDI sur des postes de conducteurs de machine et de techniciens de maintenance. Quatre postes restent encore à pourvoir, également en CDI, autant d’opportunités pour les résidents du bassin quimpérois ». Et c’est sans compter les 30 salariés qui ont déménagé de Pont-Aven à Quimper et qui font évidemment vivre l’économie locale. Enfin, parce qu’elle est très attachée à son ancrage territorial et à ses racines bretonnes, l’entreprise travaille en priorité avec des producteurs locaux, privilégiant les circuits courts d’approvisionnement et les matières premières régionales : farine broyée à Pont-Aven, beurre tourné en Bretagne, oignons cultivés à Roscoff… 
 
Et la belle histoire entre Loc Maria Biscuits et l’agglomération quimpéroise devrait se poursuivre. En effet, après la production des crêpes dentelle salées du site de Pont-Aven en juillet 2020, c’est celles des crêpes dentelle sucrées du site de production de Plomelin qui sera transférée vers Quimper à la fin de l’année ou au début de l’année prochaine. De plus, même si elle a connu une baisse de 7% de son activité globale en 2020 à cause des confinements, l’entreprise affiche clairement son ambition de raccrocher la croissance sur un rythme de 5% annuel. « Celui que nous connaissions avant la crise », précise Bruno Diaz, le directeur général du groupe. Pour cela, Loc Maria Biscuits, qui a reçu le label PME+ en 2019 pour ses actions en faveur du respect de l’environnement, de la qualité de vie au travail et de l’emploi local, compte bien développer encore son activité, avec notamment des innovations portées sur de nouvelles recettes et de nouveaux emballages. Bruno Diaz affiche clairement son objectif de gagner des parts de marchés à l’exportation tout en continuant à s’appuyer sur les ressources et le savoir-faire locaux qui ont fait la renommée de Loc Maria Biscuits. Ce qui ne peut être que de bon augure pour Quimper et sa région !

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