Dans le genre icône, Jenna Lyons, la présidente de la marque américaine J.Crew se pose là. Première marche du podium dans le style boyish audacieux et toujours chic : mélange d’imprimés, lunettes de geek oversized, talons vertigineux, color blocks et pantalons 7/8 – qui arrivent juste au-dessus de la cheville. Autrement dit, « feu de plancher. » Aux États-Unis, elle est une star, un mentor éminemment prescripteur : ah, la veste à motifs léopard, ah, les bijoux plastrons XXL, ah le manteau jeté sur l’épaule façon power throw… Sur les réseaux sociaux, Pinterest ou Tumblr, ses choix, souvent osés, mais jamais risqués, tournent en boucle. Ses apparitions créent une sorte d’hystérie « mode » et collective. À tel point que la réalisatrice Lena Dunham l’a faite tourner dans sa série Girls, dans un rôle qui lui va comme un gant : une rédactrice du magazine GQ. La consécration s’il en est.
Si en France, elle est moins connue, l’ouverture au mois de mars dernier de la première boutique J.Crew à Paris, devrait la propulser sur le devant de la scène hexagonale. Son style à la fois pop et preppy devrait plaire aux Françaises, après Michelle Obama, fan de la première heure. Un tel succès n’est pas dû au hasard. On dit Jenna Lyons hyper perfectionniste. Et en plus de son intuition stylistique, elle aurait un don pour le business, ce qui fait d’elle, une femme ultra-puissante. Depuis son arrivée aux commandes de J.Crew en 2008, elle a fait de la marque, la « marque qui habille l’Amérique », d’après le New York Times, que cite L’Express.
Le talent de Jenna Lyons ? Savoir conceptualiser la mode, capter l’air du temps au dixième de millimètre. Ce qui fait dire à L’Express : « proposer pour ainsi dire l’allure en même temps que le vêtement. » Et ça, c’est le secret incontestable de sa réussite. En même temps, celle de J.Crew. La marque est portée par deux constantes : les codes du vestiaire masculin comme base, sans cesse remixés, et l’esprit british ou Nouvelle Angleterre du tailoring. À Paris, la première boutique rue Malher dans le 4ème arrondissement, a été pensée comme un concept store trendy. Comprendre, lampes Serge Mouille et objets prêtés pas la galerie d’à côté, celle d’Yvon Lambert. Les 170 mètres carrés abritent des séries limitées, des pièces plus luxe de la ligne J.Crew Collection et d’autres, issues de collaborations imaginées avec New Balance ou Saint James. Alors, après l’Amérique, J.Crew va habiller Paris ?