Elle est souvent évoquée dans l’actualité sans qu’on sache toujours ce qu’elle recouvre : la dette publique française a atteint un nouveau record en 2024 selon les données officielles publiées par l’INSEE le 27 mars 2025.
Combien la France doit-elle aujourd’hui ?
En 2024, la dette publique française a atteint 3 305,3 milliards d’euros. C’est l’équivalent de 113 % de la richesse produite chaque année par le pays (le produit intérieur brut, ou PIB).
Autrement dit, l’État dépense bien plus qu’il ne gagne. La différence entre ses recettes (impôts, taxes…) et ses dépenses (retraites, santé, éducation…) s’appelle le déficit public. En 2024, il s’est élevé à 169,6 milliards d’euros, soit 5,8 % du PIB.
Pourquoi la dette augmente-t-elle autant ?
La dette grimpe parce que les dépenses continuent d’augmenter, plus vite que les recettes. Selon l’INSEE, les prestations sociales (retraites, aides diverses, santé…) ont augmenté de 5,5 % en un an, soit 39,1 milliards d’euros de plus. Les intérêts de la dette, que l’État doit payer chaque année pour ses emprunts, ont eux aussi fortement progressé avec la hausse des taux.
En parallèle, les rentrées fiscales ont été plus faibles que prévu. Moins de TVA, moins d’impôt sur le revenu : les recettes ont progressé, mais pas autant que ce que le gouvernement avait estimé.
Est-ce grave pour les Français ?
Cela dépend de la suite. Aujourd’hui, les conséquences sont surtout à moyen terme. Une dette élevée signifie que l’État devra consacrer une partie toujours plus importante de son budget à la rembourser, au détriment d’autres dépenses. Cela peut aussi limiter sa capacité à réagir en cas de crise (comme pendant la pandémie ou une guerre), ou rendre plus difficile le financement de certaines politiques publiques.
Et même si aucune hausse d’impôts n’est prévue pour l’instant, des choix devront être faits à l’avenir pour réduire le déficit. Cela pourra passer par des réductions de dépenses publiques, ou des ajustements fiscaux.
Et maintenant, que prévoit le gouvernement ?
Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a reconnu que le déficit était trop élevé. Il a affirmé sur France Inter le 27 mars 2025 : « Ce n’est pas une bonne nouvelle, c’est un déficit trop élevé, c’est pourquoi nous devons le réduire ». Le gouvernement prévoit de ramener le déficit à 5,4 % du PIB en 2025, puis progressivement vers les 3 % recommandés par l’Europe d’ici 2029.
Une conférence sur les finances publiques aura lieu le 15 avril 2025 pour fixer un cap. Mais l’équation reste complexe : il faudra trouver des économies sans freiner la croissance, tout en maintenant les services essentiels.
La situation est sérieuse, mais pas inédite. La France vit avec une dette élevée depuis des années. Le vrai enjeu, aujourd’hui, est de stabiliser cette dette pour éviter qu’elle ne devienne un frein durable à l’action publique.