Une découverte accidentelle, comme souvent pour des joyaux archéologiques. Quatre spéléologues amateurs, membre d’une association locale ont découvert en février dernier une grotte datant de l’âge de bronze. « Tout commence par une banale opération de voirie dans la commune de La Rochefoucauld, zone connue pour ses phénomènes karstiques (affaissements, voire effondrements, provoqués par l’érosion de parois friables). « Un soir, je suis passé après le travail, se souvient Michaël Courtois, président de l’association (de spéléologie dont sont membres les découvreurs ndlr) , un courant d’air sortait d’une fissure dans la roche, ce qui est un signe annonciateur d’un tel phénomène. Le lendemain, la mairie nous a autorisés à faire des recherches. Nous avons commencé par désobstruer la cavité. On était loin d’imaginer ce qui nous attendait au bout… » » rapporte un communiqué du ministère de la Culture.
« « Nous n’avons pas vu immédiatement que l’on était en présence d’un trésor », reconnaît Danielle Doucet, mais en raison de la quantité de vestiges sur leur chemin – os, crânes humains, poteries, charbons… – tout allait dans ce sens jusqu’à ce point de bascule : la découverte de la salle du porche. « Quand on est arrivés en haut et qu’on a vu la sépulture avec tous ces petits pots en bulbe, cela ne faisait plus de doute ». Pour autant, la découverte la plus impressionnante – et la plus émouvante – reste, pour cette passionnée de spéléologie, celle des « petits pas ». « Nous avons vu de nombreuses traces de pas inscrites à même le sol sous forme de concrétions. Vu leur nombre relativement important, nous avons décidé de poser nos pas sur ces traces, ce qu’on ne fait jamais, naturellement. Je venais d’entrer dans un diverticule, quand soudain, me retournant, j’ai baissé les yeux : j’avais les traces à mes pieds. Pour ne pas risquer de les endommager, j’ai posé mes pieds sur la paroi. C’était des traces de pieds d’enfant », dit-elle » lit-on plus loin.
Désormais, explique le ministère, ce sont les services chargés de la conservation du patrimoine qui ont pris le relais pour préserver le site : « Les premières constatations confirment l’importance de la découverte et sa très probable datation à l’âge du Bronze (2 200 – 800 avant Jésus-Christ). Une seconde expertise réunissant des protohistoriens s’est déroulée en juin 2021 pour documenter l’impressionnant contenu archéologique découvert et confirmer sa datation. Cumulant plus d’un kilomètre linéaire de galeries sous presque vingt mètres de profondeur, cette découverte revêt un caractère exceptionnel. La priorité pour le ministère de la Culture est de préserver ce site d’une très grande fragilité. Cela suppose de comprendre les conditions environnementales qui ont permis la conservation de ce site vieux de 3 à 4 millénaires, afin d’être capables de les maintenir. »