D’après Denis Monneuse, la principale source de souffrance des cadres français au travail est le manque de reconnaissance. Charges de travail importantes, niveaux de rémunération parfois moyens, courts-circuits fréquents de la relation avec la hiérarchie par des intervenants extérieurs à l’entreprise : les managers ont bien souvent le sentiment d’être ballottés inutilement sans pouvoir l’empêcher faute d’être bien informés.
Même les cadres dirigeants semblent avouer avoir parfois du mal à saisir les orientations stratégiques de leur entreprise dans leur ensemble, et ce malgré leur proximité avec la direction générale. La multiplication des tâches administratives dont héritent les managers contribue à ce sentiment de perte de sens d’après Denis Monneuse : les cadres interrogés déplorent de ne pas passer plus de temps sur des tâches de réflexion et de se voir cantonné à des rôles d’inspection et de distribution d’autorisations.
Dans ces conditions expliquent, Denis Monneuse, le cadre mécontent n’a pas beaucoup d’options. Celles-ci se résument d’ailleurs à subir pour conserver le confort matériel que son emploi lui confère, ou partir pour mieux rompre avec un quotidien devenu insupportable. Que le manager désabusé par son travail se mue en partisan du moindre effort, ou qu’il quitte l’entreprise, c’est toutefois l’entreprise qui a le plus à perdre de ce type de situation pour Denis Monneuse.
La lassitude des managers a tôt fait de se transformer en inertie ou en perte de compétences et de savoir-faire dans l’organisation. C’est pour cette raison que Denis Monneuse appelle les entreprises à considérer avec plus d’attention les phénomènes d’absentéisme ou de burn-out, particulièrement chez les cadres intermédiaires. Le sociologue considère en effet que ces phénomènes sont des symptômes typiques du mal-être vécu par les cadres. Or le développement de certains de ces phénomènes au cours des années ne concourt à l’évidence pas à renforcer l’attractivité de ces postes qu’il est parfois difficile de pourvoir correctement.
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