La principale critique que l’on entend sur l’OTAN est qu’il s’agit d’une alliance militaire sponsorisée par Washington et donc un outil d’influence géopolitique atlantiste. Les chiffres sont alors montrés du doigt. Les Etats-Unis dépensent les trois quarts du budget de l’alliance, 706 milliards de dollars soit 3,5% de leur PIB. Une mainmise qui était vue comme une force par les administrations précédentes quand Donald Trump y voit un fardeau.
« L’Allemagne consacre 1 % de son PNB à l’Otan, nous autres Américains payons 4 % […]. Qui peut croire que cela tient debout? Les États-Unis protègent l’Europe à grands frais. En retour ils se font bastonner sur le commerce. CA VA CHANGER! » avait-il écrit sur les réseaux sociaux en partant vexé du très houleux G7 du mois de juin. « Pour le président milliardaire, il n’est question que d’argent et de rapport de force, que l’on parle du sort du libre-échange, de la Chine, de l’Iran, de la Russie ou de la défense collective. De tout cela, il sera bien sûr question aujourd’hui au siège flambant neuf de l’Alliance atlantique, même si les partenaires du président américain persistent à dénoncer l’inconvenance et la confusion des genres. « Respectez vos alliés, après tout ils ne sont pas si nombreux», écrit un autre Donald, le Polonais Tusk, président du Conseil européen » résume Le Figaro.
La situation laisse les européens dans une position absurde de défense d’un outil d’influence américain. Jusqu’ici il fallait plutôt veiller à faire passer la pilule auprès des opinions publiques qui s’étonnaient de voir les Etats et l’Union européenne abandonner en la déléguant aux Etats-Unis leur politique de défense et de projection militaire. Pire encore, le sommet sera suivi immédiatement d’une rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine que Washington assure moins compliquée que la réunion de Bruxelles. Alors que rejoindre l’Otan a été pendant les années 2000 et début 2010 un signal fort des pays d’Europe centrale vis-à-vis de la Russie, on perd définitivement tous nos repères.