Interroger les technologies
L’exposition Paysages fertiles est une invitation dans le monde encore (trop)peu connu de l’art contemporain japonais. Car hormis des grands noms comme Takashi Murakami, les artistes de la création contemporaine restent souvent confidentiels en France. La nouvelle série d’expositions baptisée Transphère et son premier volet Paysages fertiles, entendent bien remédier à ce constat.
Cette exposition, à découvrir jusqu’au 7 mai, présente les travaux d’un duo inventif, composé de Daito Manabe et Motoi Ishibashi. Ces deux artistes questionnent la connexion permanente et l’innovation qui régissent notre quotidien et leurs impacts sur la création artistique. ils se saisissent donc des évolutions technologiques comme les capteurs myoélectriques, le mapping vidéo ou les lumières LED.
Un travail high tech mais aussi artisanal pour les deux artistes, membres du groupe de créateurs Rhizomatiks. « Motoi Ishibashi et moi sommes attachés à l’aspect » artisanal » de notre travail et, en son absence, nous ressentons une certaine frustration », explique Daito Manabe, personnage multiple qui a suivi un cursus spécialisé en mathématiques et oeuvre dans le hip hop. « La vision de la création artistique a changé : aujourd’hui, l’art peut être purement conceptuel, mais moi aussi, je trouve ça un peu triste », ajoute Motoi Ishibashi. De quoi réconcilier les plus frileux avec les arts numériques. Une chose est certaine, les installations interactives et ludiques tiennent leurs promesses et stimulent notre imagination.
Un voyage au coeur de l’invisible
C’est plongé dans le noir que l’on découvre les oeuvres de Manabe et Ishibashi qui présentent une création ainsi que des projets plus anciens. Rate-shadow donne à voir l’invisible. Sur des socles, des objets insolites attendent d’être réveillés par les smartphones et les tablettes des visiteurs. Un spectacle inédit et éphémère permis grâce à des lampes LED, fixées à des dispositifs circulaires, qui éclairent les objets. Grâce aux filtres des écrans numériques, les banales ombres visibles à l’oeil nu, se transforment en rideaux de lumière, saturés de couleurs. Les visiteurs sont également invités à se mettre en scène pour créer leur propre spectacle high tech. Une manière poétique de palper ce qui ne l’est d’ordinaire et d’explorer la porosité entre le réel et le virtuel.
De quoi également réfléchir sur le poids de l’invisible dans notre société hyperconnectée où règne les ondes en tous genres.
La Maison de la culture du Japon se transforme en un lieu de production et de création incontournable. Prochain voyage, Transphère 2, le 8 juin avec la Maison magique conçue par l’Atelier Bow-Wow.
PAYSAGES FERTILES
DAITO MANABE ET MOTOI ISHIBASHI Transphère #1
A découvrir jusqu’au 7 mai 2016
Entrée libre
Transphère est une série d’expositions qui ouvre le champ aux imaginaires d’artistes émergents et de talents confirmés originaires du Japon. Pendant trois ans (à raison de trois expositions par saison), cette invitation au voyage, au coeur de la création contemporaine, proposera une traversée des pratiques artistiques les plus diverses à l’oeuvre aujourd’hui.
Curieux? Rendez-vous sur le site de la Maison de la culture du Japon à Paris