Le 1,4-dioxane : un polluant méconnu mais dangereux
Le 1,4-dioxane est un solvant synthétique largement utilisé dans l’industrie, notamment dans la fabrication de produits cosmétiques. Bien que sa cancérogénicité chez l’homme ne soit pas encore complètement prouvée, des études ont démontré ses effets cancérigènes chez les animaux, notamment les rats. Ce qui est particulièrement préoccupant, c’est que cette substance ne figure pas parmi les critères réglementaires de contrôle de l’eau potable en France, laissant ainsi la population exposée sans possibilité de connaître leur niveau de risque réel.
En Île-de-France, plusieurs sites de captage d’eau ont été testés positifs au 1,4-dioxane. Parmi eux, les communes d’Annet-sur-Marne (Seine-et-Marne), Saint-Martin-la-Garenne (Yvelines), Mareil-sur-Mauldre (Yvelines), Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), Osny et Méry-sur-Oise (Val-d’Oise) sont particulièrement touchées. Les prélèvements ont révélé des concentrations de 1,4-dioxane parfois bien au-delà des seuils recommandés par les autorités américaines, qui fixent la limite acceptable à 0,35 µg/L. En comparaison, certaines communes des Yvelines ont enregistré des niveaux atteignant 4,8 µg/L, un record jamais observé en France.
Une réglementation de l’eau potable en retard
La législation française ne considère pas encore le 1,4-dioxane comme un paramètre sanitaire essentiel pour l’eau potable. Cependant, face à la montée des préoccupations, la Direction générale de la Santé (DGS) a ordonné une évaluation des risques sanitaires et envisage d’adopter la valeur guide sanitaire américaine en attendant une réglementation plus stricte.
Il est recommandé aux habitants des zones potentiellement contaminées de prendre des précautions supplémentaires. Utiliser des filtres spécifiques pour l’eau du robinet, consommer de l’eau en bouteille, ou encore éviter l’utilisation excessive de l’eau du robinet pour des usages sensibles comme la préparation des aliments pour nourrissons sont des mesures de précaution simples mais efficaces.