La sécurité des protections hygiéniques remise en cause
Depuis des années, le débat sur la sécurité des protections hygiéniques, incluant tampons, serviettes hygiéniques, protège-slips et coupes menstruelles, s’est intensifié. Des études ont révélé la présence de substances chimiques potentiellement nocives, telles que des dioxines, des furanes, et même des résidus de pesticides interdits dans l’Union Européenne.
Pour confirmer ou infirmer ces risques, l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (Anses) a mené entre 2018 et 2020 une évaluation rigoureuse, qui a abouti à la recommandation d’une amélioration de la qualité des matières premières et des procédés de fabrication. Malgré une absence de risque chimique avéré pour la santé selon l’Anses, le principe de précaution a prévalu, conduisant à l’adoption de mesures réglementaires plus strictes.
Plus de transparence dans la composition
La législation, entrée en vigueur le 1er avril 2024, exige que les fabricants et distributeurs de protections hygiéniques divulguent clairement la liste des composants sur l’emballage ou dans une notice. Cette liste doit inclure les substances et matériaux utilisés, les modalités et précautions d’utilisation, ainsi que les potentiels effets indésirables comme les irritations, allergies, et plus préoccupant, le syndrome de choc toxique (SCT). Ce dernier, bien que rare (environ une centaine de cas par an recensés), a été principalement associé à l’utilisation de protections internes et peut avoir des conséquences graves sur la santé.
Désormais, les fabricants de protections hygiéniques internes comme externes doivent répondre aux règles formulées dans le décret 2023-1427 du 30 décembre 2023 qui précise :
« L’emballage des produits mentionnés à l’article 1er porte les informations suivantes écrites en langue française et en caractères indélébiles, visibles, lisibles et compréhensibles :
1° La composition du produit, sous la forme d’une liste comportant tous les composants qui sont présents et, pour chacun de ces composants, le détail des substances et matériaux incorporés intentionnellement durant le processus de fabrication du produit fini. Cette disposition ne s’applique pas aux produits textiles, soumis aux dispositions spécifiques du règlement du 27 septembre 2011 susvisé ;
2° Les risques sanitaires associés à la composition ou à l’utilisation du produit, notamment en ce qui concerne les irritations, intolérances, allergies, microtraumatismes ;
3° Les modalités et précautions d’utilisation de ces produits ainsi que les risques sanitaires mentionnés au 2° sont précisés en annexe au présent décret. »