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T’as ton skate ?


Lundi 11 Août 2014





Depuis quelques saisons, le skateboard effectue un retour fracassant. Il s’est notamment emparé de l’univers de la mode, générant un vrai style « skate ».


Skates Céline
Skates Céline
Que l’on pratique le skateboard ou non, l’esthétique skate a largement égrainé. En ville notamment, de sept à soixante-dix sept ans ou presque, elle véhicule une image de liberté. Un look cool et candide. Le sport a toujours influencé la mode. Mais aujourd’hui, cette dernière s’est emparée des codes de la glisse. «C’est un changement de fond qui s’opère autour de cette notion de lifestyle, de style de vie, qui fait que le sport, et notamment le skateboard, prend de l’ampleur chez les créateurs», explique Frédéric Godart, sociologue à l’INSEAD, l’Institut Européen d'Administration des Affaires, dans un entretien à 20 Minutes.fr. Plus largement, cet attrait pour le skateboard et ses déclinaisons en matière de style, sont le signe d’un enthousiasme transgénérationnel.
 
Un style qui parle à beaucoup, donc. Au-delà, il semble prendre en dehors de certains diktats. Il véhicule une image un peu rebelle. Le skate est en effet le réflecteur d’autres domaines comme l’art, le streetart, la musique comme le rock ou le hip hop. La pratique et les vêtements vont de paire. «Les fringues et le skate sont liés. C’est une discipline basée sur le style et l’image», fait remarquer le skateur français multitâche Joseph Biais, également l'image française de Vans.

Ce sport de rue entraîne une grande liberté vestimentaire, sans stéréotype. Les marques de prêt-à-porter et de streetwear sont bien évidemment sur le coup. À l’image de l’équipementier sportif Nike, elles investissent largement ce marché. D'autres, qui n'ont rien à voir avec le sport, comme Céline ou Minelli, surfent sur la vague. Chez Céline, les planches imprimées sont assorties aux pantalons et aux chemises. Chez Minelli, on parle de mania. Le skate n'est plus cantonné au skate ni aux skateparks.

La planche qui ne sert qu’aux skateurs sort donc du rang. Même pour ceux qui ne pratiquent pas, elle est «devenue un accessoire de mode qu’on exhibe comme un sac ou un collier», indique encore le sociologue Frédéric Godart. D’ailleurs, la marque de luxe française Louis Vuitton n’a peur de rien. Elle s’est positionnée dans ce domaine en créant un skate sérigraphié par l’artiste Stephen Sprouse. Chanel aussi, investit le créneau avec des planches qui n’ont plus rien à voir avec celles des skateurs de Wassup Rockers du réalisateur américain Larry Clark. Plutôt, des oisifs richissimes qui ne savent plus quoi faire de leur argent. Aujourd’hui, l’esthétique des skateurs dépasse l’univers du skateboard et du sport. Elle séduit les fans de mode et de streetwear. On imagine que les skateurs de la première heure doivent se sentir un peu dépossédés...

T’as ton skate ?




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