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Au Chili, le référendum est une douche froide pour la gauche au pouvoir


Clarisse Rosius
Lundi 5 Septembre 2022





Présenté comme un exemple de réussite par la gauche française, le nouveau pouvoir chilien s’est heurté à une solide majorité de refus dans son projet de modification de la Constitution. Un scénario qui est riche d’enseignements.


Creative Commons - Pixabay
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On peut donc arriver au pouvoir sur un projet clair sans que ce dernier ne soit validé par la majorité. C’est le paradoxe de nos démocraties de voir arriver au pouvoir ou du moins en position de force des mouvements politiques minoritaires. Une observation qui est d’autant plus flagrante au lendemain d’un référendum au Chili. « Les Chiliens ont massivement rejeté dimanche la proposition de nouvelle Constitution qui visait remplacer celle héritée de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990), selon des résultats partiels portant sur le dépouillement de 88 % des bulletins de vote. Quelque 62 % des électeurs, soit près de 7 millions de personnes, ont glissé le bulletin « je rejette », contre 4,2 millions (38 %) favorables à la mention « j’approuve » lors de ce référendum à vote obligatoire. Ce choix sans ambiguïté suspend, au moins provisoirement, le processus de nouvelle Constitution entamé après le violent soulèvement populaire de 2019 réclamant plus de justice sociale » rapporte 20 Minutes .

En réalité, si le projet de refonte de la constitution avait été approuvé dans un premier vote par 79% des suffrages, c’est le contenu du nouveau texte adopté par une Assemblée constituante qui a été rejeté. Une chronologie qui devrait donner de l’eau au moulin de ceux qui ne voit pas dans l’Assemblé constituante une garantie de meilleure représentation de l’opinion publique. « Le président de gauche Gabriel Boric, élu en décembre 2021, avait pour sa part anticipé ce revers et annoncé qu’il demanderait au Parlement de lancer un nouveau processus constitutionnel repartant de « zéro », avec l’élection d’une nouvelle assemblée constituante pour rédiger un nouveau texte » ajoute 20 Minutes. Un retour à la case départ qui souligne en tout cas l’équilibre fragile qui existe entre démocratie directe et efficacité politique. Un dilemme aussi vieux que le vote.




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