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Catch me if you can


Lundi 5 Janvier 2015





La faute aux nouvelles technologies ? Avec les smartphones, toutes les excuses sont bonnes pour aller regarder ce que contient le téléphone de sa moitié. Mais pour vivre heureux, mieux vaut s’en garder.


Catch me if you can
SMS, mails, MMS, réseaux sociaux, applis diverses et variées, relevés bancaires… Tout est à portée de main. Si cela peut paraître tentant, mieux vaut ne pas succomber à la tentation. Elle reste malsaine et surtout, susceptible de générer malentendus et pataquès. Si le sujet est ici le téléphone de son conjoint, on pourrait l’étendre et englober ordinateurs et tablettes. Les différents supports contiennent des informations personnelles, des échanges de mails. Bref, de la matière brute afin de mettre de l’eau à son moulin si on est un tantinet jalouse. Avec quasi n’importe quoi, il est facile de se faire des films. Et alors là, la vie peut vite se transformer en enfer.
 
Entre avoir envie d’espionner - oh le vilain verbe - et le faire, il y a un fossé. Un grand pas que certaines - ou certains franchissent. Il y a deux ans, les résultats d’un sondage effectué par Yahoo, révélaient qu’une personne sur cinq espionnait son conjoint. Ce faisant, c’est finalement écrabouiller la petite dimension de mystère et de fantasmes inhérents à la notion de couple. Aujourd’hui, cette zone d’ombre est mise à mal par les nouvelles technologies. Les applications mobiles, SMS qui s’affichent en partie, discussions sur les réseaux sociaux, sont autant d’éléments qui peuvent titiller la curiosité ou plus. Pour autant, ils ne sont pas forcément des éléments à charge. Attention donc aux interprétations. 

Violer l’intimité de son partenaire est à double tranchant. Surtout, ce petit « jeu » peut entraîner une réelle dépendance avec rechutes à la clé. Au départ, les femmes qui fouillent dans le téléphone de leur conjoint ont un point commun : elles ne sont pas rassurées. Elles n’ont pas confiance. Au Figaro Madame, le thérapeute Robert Neuburger explique : « Si les gens commencent à regarder dans les affaires de l’autre, ils ont en général de bonnes raisons. Ils sentent que quelque chose ne va pas ». Facile alors de trouver des « pièces à conviction. » Au-delà de l’anecdote, c’est un véritable problème de société. Ainsi, aux États-Unis, Facebook est impliqué dans un divorce sur cinq !

Pour le docteur Robert Neuburger, il est souvent question de personnes qui, enfants, ont vu un parent tromper l’autre. « Ces personnes se racontent sans cesse des histoires tristes. Souvent, leur conjoint n’a pourtant rien à se reprocher ». Alors fouiller, ne pas fouiller ? Le thérapeute tempère, rapporte Le Figaro Madame : « C’est préférable d’aller regarder dans les affaires de l’autre plutôt que de rester dans un doute angoissant. Si vous questionnez votre conjoint directement, il va mentir ». Et la notion de l’ignorance qui protège ? N’est-ce pas mieux que la parano ambiante ? Car si on tombe dedans, on a tous les outils à disposition : puces GPS sur les voitures, logiciels espions pour contrôler un ordinateur à distance, programmes qui analysent le kilométrage d'un véhicule...

De quoi nourrir les obsessions de personnalités dépendantes affectivement. Elles « n’existent pas sans l’autre, dont l’autonomie les met en danger. Elles ont besoin de contrôler l’autre, comme un objet qu’ils doivent garder sous leur patte », explique au Figaro, la psychothérapeute Violaine-Patricia Galbert. « La plus grande punition du curieux c’est de garder sa curiosité pour lui. Si on avoue qu’on a fouillé, c’est terrible pour le couple », souligne t-elle. Pour Robert Neuburger, en revanche, passer aux aveux peut avoir du bon : « l’idée que la fidélité et la confiance sont acquises dès le début est stupide. Cela se construit dans le temps ». Espionner peut être une occasion de repartir du bon pied, de réinventer son couple. Faute avouée à demi pardonnée ?