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Chez Ikea, le torchon brûle


Lundi 28 Septembre 2015





On s’engueule chez Ikea ? Ce n’est pas nouveau. Ce qui l’est plus, c’est l’analyse qu’en fait la psychothérapeute américaine Ramani Durvasula.


Chez Ikea, le torchon brûle
Ikea, temple low-cost du design et de la déco ? Oui, on peu dire les choses comme cela. Mais dans le sujet qui nous intéresse, Ikea, le géant suédois du mobilier à bas prix, est surtout le temple des frictions, dans le couple, s’entend. Quasiment tous les couples ont expérimenté un dimanche après-midi chez Ikea. Si l’idée de départ est positive, et constructive : faire son nid, dans les faits, ce n’est pas aussi simple. Et l’expédition initialement amoureuse et pour la bonne cause, se transforme souvent en crêpage de chignons.

Ce qui est intéressant, c’est que cette expérience négative est désormais décryptée et analysée, dans les moindres détails ou… recoins. On doit cette lecture, utile et précise, à Ramani Durvasula, une psychothérapeute de couple, installée à Londres. Pour elle, Ikea serait un moyen d’éprouver le couple, jusqu’à son point final, jusqu’à la rupture en somme, dit-elle au Figaro : « la boutique serait une véritable machine à rompre. » Plus précisément, dans un entretien donné au Wall Street Journal, la thérapeute américaine va jusqu’à désigner les lieux témoins de l’enseigne, comme « une carte géographique des cauchemars conjugaux. »
 
Pas de quoi rigoler. Toujours selon les dires de Ramani Durvasula, les couples s’écharpent notoirement dans les espaces consacrés à la chambre à coucher, à la cuisine et à la chambre des enfants. Un peu comme à la maison en somme ? Oui, car ce sont des endroits liés à « la vie intime du couple », dit Le Figaro. La zone literie s’inscrit comme une métaphore des relations sexuelles ; l’espace réservé à la cuisine évoque les corvées, et celui de la chambre des kids, les questions qui tournent autour de la parentalité.

Sans compter les inévitables crispations autour des incontournables goûts et couleurs. Autant de terrains pas toujours compatibles. Et au-delà, des questionnements plus profonds sur la véritable comptabilité du couple, son bien fondé et sa pérennité. Avec la notice Ikea pour monter les meubles, ce sont les tensions qui s’importent à la maison. Après l’épreuve tendue du grand magasin, l’engueulade a également lieu dans le salon !
 
Mais au-delà de l’anecdote, pas toujours drôle, Ikea est vraiment devenu un cas d’étude. En 2011, notamment, des chercheurs de l’Université de Harvard aux États-Unis ont théorisé cette notion dans un travail appelé, The Ikea effect, ou « le cas Ikea ». D’après les scientifiques, la grande surface et tout ce qu’elle contient de conscient et d’inconscient génèrerait des états de stress et d’hyperexcitation plus forts que la moyenne. D’ailleurs, ne dit-on pas « des fantômes dans le placard ? » Pour faire durer son couple, on peut aussi conseiller aux conjoints de se rendre chez Ikea en solo. Ce qui, a priori, ne protège pas des engueulades au retour : « pourquoi tu as choisi ça, et pas ça ? »