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Démographie : un pic à 9,7 milliards de personnes puis une chute d’ici 2100


Clarisse Rosius
Mercredi 15 Juillet 2020





Une étude publiée par The Lancet estime que le pic démographique mondial pourrait être atteint en 2064 avec 9,7 milliards de personnes. La population mondiale chuterait ensuite pour atteindre 8,8 milliards de personnes en 2100.


Creative Commons - Pixabay
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La baisse de naissances par femmes au niveau mondial est anticipée pour 2064. D’ici là la population mondiale va augmenter et atteindre jusqu’à 9,7 milliards de personnes avant de descendre. Une étude publiée par The Lancet fixe donc à cette date le pic démographique mondial avant de prédire une chute du nombre de personnes d’ici 2100. 

« Les chercheurs de l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME, institut de statistiques médicales rattaché à l’université de l’Etat de Washington, à Seattle) anticipent une baisse globale du nombre de naissances par femme, en raison d’un meilleur accès aux moyens de contraception et d’un niveau d’éducation des filles plus élevé, qui retarderait l’âge de la première naissance » résume Le Monde .

Cette tendance générale s’explique en grande partie par l’évolution africaine. « En Afrique subsaharienne en particulier, l’IHME prévoit une chute spectaculaire des taux de fécondité. Au Niger, par exemple, qui enregistrait 7 naissances par femme en 2017, le taux de fécondité descendrait à 1,8 à la fin du siècle selon les chercheurs américains. L’ONU anticipe aussi une baisse importante de la fécondité en Afrique, mais moins rapide » ajoute le quotidien français. Soulignant ainsi la différence importante de prévision entre cette étude et les simulations retenues par les Nations Unies. L’organisation internationale prévoit ainsi un pic démographique de 10,8 milliards de personnes d’ici 2100 sans prédire une chute ensuite. 

Mais comme le souligne le démographe Gilles Pison, interrogé par Le Monde, ces simulations sont à prendre avec des pincettes. En effet, en démographie, les données les plus fiables sont celles qui concernent une génération sur l’autre, au-delà, les hypothèses sont fragiles dans la mesure où elles s’appuient elles-mêmes sur des prévisions. 

En somme, ce travail considère que les pays qui n’ont pas vécu leur transition démographique suivront ensuite les modèles des pays qui les ont vécus. Or, on le voit, il existe d’importantes différences entre des pays de mêmes zones culturelles et de développement. Car si les pays africains par exemple vont continuer à voir leur population augmenter, d’après l’étude : « Ailleurs, il faut, selon les chercheurs, s’attendre à un déclin. Vingt-trois pays verraient leur population diminuer de moitié, dont le Japon, la Thaïlande, la Corée du Sud et plusieurs pays européens. La population italienne passerait de 61 millions à 30,5 millions en 2100. L’Espagne connaîtrait une trajectoire similaire, de 46 à 23 millions, tout comme le Portugal, de 11 à 5 millions. La Chine, elle, passerait de 1,4 milliard d’individus à 732 millions. Quelques pays verraient leur population se maintenir, en raison d’une fécondité proche du seuil de remplacement et d’un solde migratoire positif : les Britanniques passeraient de 67 millions à 71 millions en 2100, les Français de 65 millions à 67 millions d’habitants. »